RDC : Suspension du régime de réimportation des marchandises en provenance des zones occupées par l’AFC-M23
Dans une note officielle adressée au sous-directeur territorial des douanes à Beni, la Direction Provinciale de la DGDA (Direction Générale des Douanes et Accises) du Nord-Kivu a annoncé la suspension immédiate du régime de réimportation en l’état des marchandises provenant des territoires sous contrôle de l’armée rwandaise et du groupe AFC-M23.
D’après la note signée par Paul KAYIMBE NGINDU, Directeur Provincial de la DGDA/Nord-Kivu, cette suspension concerne toutes les marchandises en provenance de Goma-Ville, Goma-Aéroport, Bunagana et Ishasha. Ces localités étant actuellement sous occupation de l’AFC-M23, les autorités douanières considèrent désormais ces flux commerciaux comme de nouvelles importations. Cela signifie que toutes les marchandises en provenance de ces zones seront soumises aux procédures et taxes applicables aux importations classiques.
Pourquoi cette décision ?
La DGDA justifie cette décision par la nécessité de préserver la souveraineté économique et d’éviter toute facilitation commerciale avec des territoires sous contrôle ennemi. En clair, les produits provenant de ces zones ne pourront plus bénéficier des avantages du régime de réimportation, ce qui risque d’augmenter considérablement les coûts pour les commerçants et les consommateurs.
Conséquences sur les activités commerciales
Cette mesure pourrait avoir des répercussions importantes sur le commerce transfrontalier dans la région :
- Hausse des prix des produits en raison des nouvelles taxes imposées.
- Perturbation de l’approvisionnement pour de nombreuses entreprises qui s’approvisionnent habituellement depuis Goma.
- Tensions économiques et sociales dans une région déjà fragilisée par les conflits.
Une décision politique et sécuritaire ?
Certains observateurs voient dans cette décision une tentative des autorités congolaises de freiner l’économie des zones contrôlées par l’AFC-M23 et d’exercer une pression indirecte sur les groupes rebelles. Cette mesure pourrait également être un signal fort de non-reconnaissance de l’administration imposée par l’AFC-M23 dans ces territoires.
Que va-t-il se passer ensuite ?
Il reste à voir comment cette nouvelle réglementation sera appliquée sur le terrain et si elle pourra être maintenue sans provoquer de nouvelles tensions commerciales et sécuritaires. Les opérateurs économiques, déjà affectés par l’instabilité dans l’Est de la RDC, risquent d’être parmi les premiers touchés par cette décision.