Guerre du M23 : Voici les opinions d’experts sur la guerre du M23 : ces puissances risquent de tout perdre..
Dans un contexte géopolitique en pleine mutation, la situation dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) continue de susciter des débats et des inquiétudes à l’échelle internationale. Selon Gervais Ahadi, expert congolais en relations internationales, les puissances mondiales doivent rapidement ajuster leur position face à la guerre du M23 sous peine de perdre des opportunités stratégiques cruciales.
La France et l’Union Européenne à un tournant décisif
D’après l’analyse de Gervais Ahadi, la France pourrait être l’une des grandes perdantes si elle ne se repositionne pas rapidement aux côtés de la RDC. Il affirme que la France est une pièce maîtresse pour l’Union Européenne (UE), et que l’UE elle-même se trouve dans une compétition acharnée pour sécuriser l’accès aux matières premières stratégiques.
L’expert souligne que l’UE a récemment signé un protocole d’accord (MoU) avec le Rwanda sur l’approvisionnement en minerais critiques. Or, selon lui, ce choix stratégique ne peut se comparer à ce que représente la RDC en termes de potentiel minier. Avec l’accroissement des tensions entre les grandes puissances – notamment entre les États-Unis de Donald Trump, la Russie et la Chine – l’accès aux ressources devient un enjeu déterminant pour l’avenir économique et technologique de l’Europe.
Les États-Unis, un pas vers la suprématie ?
Gervais Ahadi estime que les États-Unis sont en passe de remporter une victoire stratégique en matière de contrôle des minerais critiques. Il fait allusion à l’influence croissante des États-Unis dans la sécurisation des ressources minières congolaises, essentielles aux nouvelles technologies.
Elon Musk et ses entreprises, en particulier Tesla, pourraient tirer profit de cette dynamique, car leurs technologies dépendent fortement des ressources naturelles de la RDC. Selon Ahadi, si les États-Unis parviennent à stabiliser leurs relations avec Kinshasa et à sécuriser leur approvisionnement, ils pourraient renforcer leur hégémonie face à la France et à l’UE, qui voient leur influence s’effriter en Afrique.
La Chine en difficulté face aux conflits en RDC
L’expert congolais met également en garde contre les conséquences du conflit pour la Chine, un acteur économique majeur en RDC. Il explique que la progression du M23 et de ses alliés menace directement les intérêts chinois, notamment dans l’ex-Katanga, où Pékin exploite d’importantes mines d’or et de cuivre.
Si la Chine a su s’imposer comme un partenaire économique de premier plan pour la RDC, elle semble néanmoins en difficulté sur le plan diplomatique. L’absence d’une réponse forte pour aider Kinshasa à rétablir la paix pourrait fragiliser ses investissements à long terme. Comme le souligne Ahadi, « comment un Chinois pourra-t-il construire une route là où il y a des détonations de bombes ? »
Une opportunité manquée pour les puissances occidentales ?
L’analyse de Gervais Ahadi conclut sur un avertissement sévère : les puissances occidentales qui ne réagissent pas rapidement risquent de perdre une opportunité stratégique majeure en Afrique centrale. La guerre dans l’Est de la RDC ne concerne pas seulement la région, mais a des répercussions mondiales sur la chaîne d’approvisionnement des ressources essentielles aux nouvelles technologies et à la transition énergétique.
Si la RDC parvient à obtenir un soutien international plus fort pour mettre fin au conflit, elle pourrait se positionner comme un acteur incontournable dans le nouvel ordre mondial en matière de minerais stratégiques. Mais en attendant, l’incertitude demeure quant à la direction que prendront les alliances internationales face à cette crise persistante.
