RDC : L’AFC/M23 poursuit son offensive vers Walikale-centre malgré l’appel au cessez-le-feu ce 17 mars ,Voici la situation
La situation sécuritaire se détériore dans le territoire de Walikale, où les rebelles de l’Alliance des Forces pour le Changement (AFC/M23) continuent leur avancée vers le chef-lieu du territoire. Depuis le week-end dernier, les combats se sont intensifiés, forçant les populations locales à fuir et plongeant la région dans une incertitude croissante.
Les affrontements ont pris une nouvelle ampleur samedi, avec la capture de Kibua, une localité située à plus de 80 kilomètres de Walikale-centre. La veille, les combattants de l’AFC/M23 avaient déjà passé la nuit à Ntea, marquant ainsi leur présence dans le groupement Ihana. Le dimanche, ils ont poursuivi leur progression jusqu’à Mpofi, dans le groupement Utunda, à seulement 52 kilomètres du centre de Walikale.
À partir de Mpofi, la situation devient encore plus critique : la zone n’est plus couverte par aucun réseau de télécommunications, rendant toute communication avec les habitants difficile. Selon une autorité coutumière locale, il faut parcourir 22 kilomètres pour atteindre Mutakato, le premier endroit où le réseau Orange est disponible. Dans cette zone isolée, plusieurs villages comme Kigoma, Kailenge et Kumbua se retrouvent coupés du monde, augmentant les craintes pour la population locale.
Ce lundi matin, la situation s’est encore aggravée. Les rebelles ont poursuivi leur progression et les combats se sont rapprochés de Mutakato, situé dans le groupement Banabangi, à seulement 25 kilomètres de Walikale-centre. Selon des sources locales jointes à 7h00 (heure locale), des tirs d’armes lourdes ont été entendus aux abords de cette localité, témoignant de l’intensité des affrontements.
Face à cette avancée rapide des rebelles, l’armée congolaise a envoyé des renforts depuis Walikale-centre. Toutefois, la nature enclavée de la région complique la logistique et ralentit les opérations militaires. L’absence de routes praticables dans cette zone montagneuse constitue un défi majeur pour les forces gouvernementales, qui peinent à freiner l’offensive rebelle.
Cette offensive intervient malgré l’appel au cessez-le-feu lancé par la médiation angolaise, qui devait entrer en vigueur dès le 16 mars. L’objectif de cette trêve était de permettre l’ouverture des négociations directes entre Kinshasa et l’AFC/M23, prévues pour ce mardi 18 mars à Luanda.
L’attitude des rebelles suscite des interrogations quant à leur volonté réelle de négocier une issue pacifique au conflit. En maintenant leur avancée vers Walikale, ils mettent sous pression les autorités congolaises, qui devront aborder ces pourparlers dans un contexte d’urgence et de tension extrême.
L’évolution rapide de la situation alimente les craintes pour les civils pris au piège des combats. De nombreux habitants ont déjà fui les zones affectées, mais les déplacements massifs de population risquent d’aggraver la crise humanitaire dans la région. Les ONG et organisations humanitaires éprouvent de grandes difficultés à accéder aux zones de conflit en raison de l’insécurité et de l’isolement géographique.
Alors que les affrontements se rapprochent dangereusement de Walikale-centre, les prochains jours seront déterminants pour l’issue de cette crise. L’envoi de renforts par l’armée suffira-t-il à stopper l’avancée des rebelles ? L’AFC/M23 respectera-t-il finalement le cessez-le-feu à la veille des négociations ? Autant de questions qui restent en suspens, dans un climat de grande incertitude.
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