GUERRE DANS L’EST : Paul Kagame et Olusegun Obasanjo s’entretiennent sur la crise à l’Est de la RDC
Kigali, 24 juin 2025 — Le président rwandais Paul Kagame a reçu en audience ce mardi l’ancien chef d’État nigérian Olusegun Obasanjo, agissant en sa qualité de médiateur de l’Union africaine dans la crise sécuritaire persistante à l’Est de la République Démocratique du Congo. Cette rencontre marque un nouvel épisode dans les efforts continentaux visant à résoudre une crise régionale devenue l’un des foyers les plus préoccupants du continent africain.

Une rencontre diplomatique sous haute tension
Dans un contexte marqué par l’escalade des affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus selon Kinshasa par le Rwanda, cette rencontre suscite de nombreuses interrogations et espoirs. La présence d’Obasanjo à Kigali témoigne d’une volonté renouvelée de l’Union africaine de s’impliquer dans une solution politique durable.
« Nous devons tout faire pour éviter que cette crise ne se transforme en conflit régional ouvert. Le dialogue direct entre les parties concernées est une condition essentielle à la paix », aurait déclaré Olusegun Obasanjo, à l’issue de la rencontre.
Le gouvernement congolais continue d’accuser le Rwanda d’ingérence militaire, ce que Kigali nie fermement. Cependant, la communauté internationale, dont les Nations Unies et plusieurs chancelleries occidentales, multiplie les appels à la retenue.
Le Rwanda en quête de repositionnement diplomatique ?
L’accueil réservé à Obasanjo par le président Kagame survient à un moment délicat pour Kigali. Accusé d’alimenter l’instabilité dans la région des Grands Lacs, le Rwanda cherche à démontrer qu’il demeure un acteur clé de la stabilité régionale.
« Nous restons ouverts à tout processus qui garantit la paix, la sécurité et la souveraineté de tous les pays de la région, y compris la RDC », aurait souligné Paul Kagame lors de leur entretien, selon un communiqué de la présidence rwandaise.
Cette déclaration s’inscrit dans une stratégie de communication visant à répondre aux critiques croissantes sur le rôle du Rwanda dans la résurgence du M23. Les observateurs notent que Kigali cherche à se montrer coopératif, tout en gardant ses lignes rouges en matière de sécurité nationale.
Quelle relance pour la diplomatie africaine ?
Malgré les efforts successifs des processus de Luanda (dirigé par l’Angola) et de Nairobi (soutenu par la Communauté d’Afrique de l’Est), la situation sur le terrain demeure explosive. Les milliers de civils déplacés, les violations des droits humains et l’échec du cessez-le-feu continuent de ternir le paysage humanitaire et sécuritaire.
« Il faut désormais des engagements clairs, des mécanismes de suivi vérifiables, et une volonté politique forte des deux côtés. Sinon, nous serons condamnés à gérer les conséquences d’une guerre permanente », aurait averti Obasanjo lors de sa déclaration à la presse.
Conclusion : vers une inflexion diplomatique ?
La rencontre Kagame–Obasanjo pourrait marquer un tournant symbolique, mais les avancées concrètes restent à démontrer. La RDC, appuyée par ses partenaires africains et occidentaux, exige un retrait total du M23 des zones occupées, tandis que le Rwanda insiste sur la question des FDRL, groupes armés hutus hostiles à Kigali et toujours actifs sur le sol congolais.
Les prochaines semaines seront cruciales. L’Union africaine, l’ONU et les dirigeants régionaux devront faire preuve de fermeté et de créativité diplomatique pour sortir de l’impasse.
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