RDC : Violents affrontements armés à Minembwe, Sud-Kivu
Depuis 5h00 du matin ce jeudi 26 décembre 2024, des fortes détonations d’armes lourdes et légères secouent la région de Minembwe, dans la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Selon des sources locales, les affrontements opposent les Forces armées de la RDC (FARDC) à la milice Twirwaneho, dirigée par le général autoproclamé Makanika.
Les combats se concentrent autour des villages d’Ilundu, Runundu, Evomi, Irumba, Masha et Kitavi, qui encerclent la cité stratégique de Minembwe. Ces villages, situés sur les hauteurs de la région, sont considérés comme des positions clés dans la lutte pour le contrôle de l’aérodrome de Minembwe, un objectif prioritaire pour les miliciens Twirwaneho, selon des témoins sur place.
« L’objectif de ces attaques est de conquérir l’aérodrome de Minembwe avant la fin de cette année 2024, » confie une source locale sous anonymat. L’aérodrome, bien que rudimentaire, revêt une importance stratégique pour les mouvements logistiques dans cette région enclavée.
Les violences surviennent après un communiqué publié mercredi soir par la milice Twirwaneho, qui accuse l’armée congolaise et des groupes armés alliés de mener des attaques ciblées contre les Banyamulenge, une communauté minoritaire de la région. Dans ce document, les miliciens se présentent comme les défenseurs de leur communauté face à ce qu’ils qualifient de « persécutions organisées ».
Cependant, les FARDC démentent ces allégations et affirment répondre aux provocations des groupes armés qui déstabilisent la région. Cette escalade fait craindre un nouvel épisode de violences intercommunautaires dans une zone déjà marquée par des conflits ethniques récurrents.
Les populations civiles sont prises au piège entre les lignes de front. Des centaines de familles ont commencé à fuir les zones de combat pour trouver refuge dans les montagnes ou dans les localités voisines. Les ONG humanitaires présentes dans la région appellent à un accès sécurisé pour venir en aide aux déplacés, mais la situation reste extrêmement volatile.
Minembwe, déjà au cœur de controverses politiques et ethniques, risque de devenir à nouveau l’épicentre d’une crise humanitaire si les hostilités se prolongent.
Face à cette montée des tensions, les autorités locales et les organisations internationales appellent au calme et exhortent les parties à privilégier le dialogue. Les populations locales, épuisées par des années de conflits, espèrent un cessez-le-feu rapide et une solution durable pour mettre fin à ces violences répétées.
L’ONU, à travers sa mission en RDC (MONUSCO), pourrait également être sollicitée pour renforcer sa présence dans la région, bien que son efficacité dans la résolution des conflits armés soit souvent remise en question.
Le bilan des affrontements reste encore inconnu à ce stade.