Accord de Doha : Huit ans de répit pour les rebelles ? L’Est du Congo sacrifié sur l’autel de la paix diplomatique
Goma, 20 juillet 2025 — Derrière les rideaux soyeux des salons qataris, la République Démocratique du Congo a peut-être signé bien plus qu’une déclaration de principes : un abandon silencieux de l’Est du pays. Tandis que le monde acclame un « cessez-le-feu historique », **des sources locales et diplomatiques alertent : les rebelles du M23 pourraient rester encore 8 ans dans les zones qu’ils occupent. Oui, huit ans — presque une décennie — de contrôle armé, d’impunité et de soumission d’un peuple déjà meurtri.
🎯 Une paix en vitrine, une occupation prolongée en coulisses
L’accord signé à Doha évite soigneusement de fixer une date précise pour le retrait des rebelles du M23 des territoires occupés dans le Nord-Kivu. À la place, on parle de « restauration progressive de l’autorité de l’État » – une formulation vague qui, selon des diplomates européens, cache un calendrier étalé sur 5 à 8 ans, dicté par des considérations géopolitiques plus que par la volonté populaire.
« On appelle ça un accord de paix, mais sur le terrain, on voit une stratégie d’enracinement. Les chefs rebelles aménagent, bâtissent, contrôlent, gouvernent déjà comme s’ils étaient chez eux », confie un élu local de Masisi, sous couvert d’anonymat.
📍Congo oriental : un territoire livré à l’usure
Les territoires sous contrôle du M23 — Rutshuru, Bunagana, Kibumba, Nyiragongo, et d’autres — ne sont pas seulement des zones de guerre. Ce sont des couloirs stratégiques, des greniers miniers, des points névralgiques pour l’économie et la souveraineté congolaise. Pourtant, selon plusieurs fuites diplomatiques, l’accord de Doha ne prévoit aucune mesure concrète de désarmement rapide, ni de retrait militaire vérifiable.
Ce vide juridique ouvre la voie à une « autonomie de fait », un système parallèle où le M23 continuerait à percevoir impôts, imposer sa justice, contrôler les flux miniers et dicter sa loi, avec une présence armée tolérée pour plusieurs années.
🤝 Accord ou capitulation ?
Des rumeurs circulent désormais dans les milieux sécuritaires : le gouvernement congolais, sous pression internationale, aurait discrètement accepté un calendrier souple allant jusqu’à 2033 pour permettre au M23 de « se transformer graduellement ». En échange, le mouvement s’engagerait à un cessez-le-feu formel et à de futures négociations politiques. Autrement dit : on négocie la paix en laissant l’ennemi armé sur le territoire national.
« Ce n’est pas un accord, c’est une gestion différée de la trahison. Le peuple congolais n’a jamais été consulté », s’indigne un activiste de Goma.
🚨 Ce qu’il faut craindre :
- 8 années de présence rebelle dans les territoires occupés, sous couvert de paix.
- Une administration parallèle du M23 dans l’Est, tolérée par les chancelleries internationales.
- Aucune garantie de désarmement ni de justice pour les crimes commis.
- Un précédent dangereux : la paix imposée à Kinshasa, mais négociée depuis Kigali et Doha.
🗣️ Et maintenant ?
Les Congolais de l’Est ne réclament pas des signatures sur du papier glacé. Ils réclament leur dignité, leur sécurité, leur terre. Si l’accord de Doha se transforme en outil de sédentarisation rebelle, l’histoire retiendra que Goma, Rutshuru et Bunagana auront été échangées contre une paix fictive, signée sous contrainte et au prix du silence complice des élites.
Blog-Génie appelle à la vigilance, à la mobilisation citoyenne et au droit de savoir ce que l’on négocie au nom du peuple congolais. Parce que le Congo ne se vend pas. Et l’Est ne se troque pas.
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