Est de la RDC : pourquoi le retrait de la MONUSCO inquiète ?

Le retrait progressif de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a débuté en 2024 et se poursuit en 2025. Si cette décision a été saluée par certains comme un pas vers la souveraineté nationale, elle suscite aussi de vives inquiétudes, notamment dans l’Est du pays où les groupes armés continuent de faire régner l’insécurité. À Goma, Bukavu, Bunia et d’autres zones sensibles, de nombreuses voix s’élèvent pour dire : “la MONUSCO s’en va, mais qui nous protège ?”

1. Une décision attendue, mais prématurée ?

Le retrait de la MONUSCO n’est pas nouveau. Déjà en 2020, des discussions avaient été engagées entre le gouvernement congolais et les Nations Unies pour un désengagement progressif. Mais le calendrier s’est accéléré ces derniers mois, malgré le contexte sécuritaire toujours fragile.
Dans le Nord-Kivu, où les affrontements entre les FARDC et le M23 se poursuivent, la MONUSCO reste perçue comme un filet de sécurité, malgré les critiques de son efficacité.

« Nous comprenons la volonté d’autonomie, mais les FARDC ne sont pas encore en mesure de contenir toutes les menaces, » confie un enseignant de Goma interrogé par Blog-Génie.

2. La MONUSCO, entre présence controversée et nécessité opérationnelle

Critiquée pour son manque de résultats tangibles, la MONUSCO reste malgré tout un acteur logistique majeur dans la région :

• Transport humanitaire
• Surveillance aérienne
• Soutien aux forces nationales
• Réduction de l’impact des groupes armés sur les populations civiles

Depuis son déploiement en 1999 (alors MONUC), la mission a joué un rôle clé dans les processus électoraux, la protection des civils et la réduction des violences communautaires.

3. Qui prendra le relais ? Le défi des capacités locales

Le retrait de la MONUSCO met à nu une question centrale : les autorités congolaises ont-elles les moyens de reprendre pleinement le contrôle ?
Malgré les efforts, les capacités opérationnelles, logistiques et financières des FARDC restent limitées. Plusieurs experts craignent un vide sécuritaire, notamment dans des territoires éloignés où l’État est quasiment absent.

4. Une population divisée entre espoir et crainte

Dans l’opinion publique, les avis sont partagés :

• Certains voient dans ce départ une victoire diplomatique et une affirmation de souveraineté.
• D’autres y perçoivent une abandon déguisé, à un moment où l’Est de la RDC est toujours en proie à la violence.

À Goma, les commerçants craignent une reprise des pillages, tandis que dans le Rutshuru, les populations déplacées ne cachent pas leur anxiété.

5. Quel rôle pour la communauté internationale ?

Si la MONUSCO se retire, la coopération sécuritaire bilatérale devient cruciale. Des discussions sont en cours avec certains pays africains pour des formes alternatives d’appui. Par ailleurs, l’ONU envisage de maintenir une présence politique et diplomatique renforcée, même après le départ militaire.

Conclusion

Le retrait de la MONUSCO, bien que légitime sur le papier, risque d’exposer encore plus les populations déjà vulnérables si une stratégie de transition claire et efficace n’est pas mise en place. Pour la RDC, il s’agit d’un moment charnière : soit elle renforce son autorité de manière crédible, soit elle risque de laisser le chaos combler le vide laissé par l’ONU.

📢 Appel à l’action

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