Guerre dans l’est : João Lourenço prépare des négociations directes entre la RDC et le M23 et reçoit un envoyé spécial de Félix tshisekedi ce 15 mars
Le président angolais João Lourenço a reçu, ce vendredi soir, Mambu Sita Sumbu, envoyé spécial du président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. Cette visite s’inscrit dans le cadre du processus de Luanda, une initiative diplomatique visant à ramener la paix dans l’Est de la RDC, en proie à une recrudescence des combats entre les forces gouvernementales et les rebelles du M23.
Quelques jours avant cette rencontre, la présidence angolaise a annoncé que des négociations directes entre Kinshasa et le M23 débuteront le mardi 18 mars à Luanda. Selon un communiqué officiel, cette initiative résulte des efforts déployés par l’Angola pour apaiser les tensions et trouver une solution pacifique au conflit.
« Suite à la diligence effectuée par la médiation angolaise dans le conflit qui affecte l’Est de la République Démocratique du Congo, les délégations de la RDC et du M23 vont entamer des négociations directes de paix », précise la présidence angolaise.
L’envoyé spécial congolais, Mambu Sita Sumbu, est cependant reparti de Luanda sans faire de déclaration, laissant planer le doute sur les contours précis de cette médiation et sur la position officielle de Kinshasa.
L’annonce de ces pourparlers intervient dans un contexte particulièrement tendu. Depuis plusieurs mois, les combats se sont intensifiés dans l’Est de la RDC, où le M23, soutenu par l’armée rwandaise selon Kinshasa et plusieurs rapports internationaux, gagne du terrain face aux forces congolaises et leurs alliés.
Le gouvernement congolais, bien que favorable à une solution diplomatique, demeure prudent quant aux conditions de ces négociations. À ce stade, Kinshasa prend acte de l’annonce angolaise, mais n’a pas encore précisé la composition de sa délégation ni les concessions qu’elle serait prête à envisager.
Du côté du M23, les attentes sont claires : le mouvement rebelle exige un engagement public du président Félix Tshisekedi en faveur du dialogue, ainsi que des garanties sur la mise en œuvre des éventuels accords qui découleraient des négociations.
Si l’Angola joue un rôle central dans cette médiation, la réussite de ces négociations dépendra de plusieurs facteurs :
- La position définitive de Kinshasa, qui n’a pas encore officialisé sa participation au dialogue ;
- Les revendications du M23, qui reste ferme sur ses exigences politiques et sécuritaires ;
- Le rôle des autres acteurs régionaux, notamment le Rwanda, souvent accusé d’être à l’origine de l’instabilité en RDC.
Pour l’instant, la communauté internationale observe avec attention ces développements, alors que la situation humanitaire dans l’Est de la RDC continue de se détériorer sous l’effet des combats et des déplacements massifs de population.
La date du 18 mars marquera donc une étape cruciale dans ce processus de paix, mais reste à savoir si ce dialogue pourra aboutir à une solution durable ou s’il ne sera qu’un énième épisode dans une crise qui dure depuis plus d’une décennie.
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