INSOLITE-RDC : Un militaire des FARDC tue une jeune mère et son enfant après une tentative de violence sexuelle à Bwanasura
Un crime d’une brutalité insoutenable a secoué le village de Bwanasura, situé à 39 kilomètres de Komanda, dans la chefferie des Basili, en territoire d’Irumu, province de l’Ituri. Dans la nuit du samedi 5 avril 2025, un militaire des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a abattu une jeune femme d’environ 20 ans ainsi que son enfant d’à peine deux ans, après une tentative de violence sexuelle.
L’information a été confirmée le lundi 7 avril par Soniau Malangay, premier vice-président de la société civile locale. Selon ses déclarations, le militaire aurait tenté de contraindre la victime à une relation sexuelle. Face au refus catégorique de la jeune femme, il aurait ouvert le feu, la tuant sur le champ, ainsi que son bébé qui était à ses côtés.
Ce drame met également en lumière un problème plus profond lié au processus de recrutement au sein des FARDC. De nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer le fait que l’armée recrute parfois sans discernement, intégrant dans ses rangs des individus au passé douteux, y compris d’anciens bandits ou miliciens, sans formation adéquate, ni encadrement moral ou psychologique.
Cette négligence favorise l’impunité et expose les populations civiles à des abus graves de la part de ceux-là mêmes qui sont censés les protéger. Sans une réforme rigoureuse du recrutement et une sélection basée sur la discipline, l’éthique et le respect des droits humains, les cas comme celui de Bwanasura risquent malheureusement de se répéter.
« L’auteur de ce double meurtre a été immédiatement arrêté par les autorités militaires, et il devra répondre de ses actes devant la justice »
, a précisé M. Malangay. Ce drame a suscité une onde de choc dans la région, déjà marquée par une instabilité sécuritaire chronique, notamment à cause des exactions répétées des rebelles ADF.
La population, encore sous le choc, exprime sa colère et sa profonde inquiétude face à la recrudescence des violences, y compris celles commises par certains éléments des forces régulières censées les protéger. Ce meurtre brutal remet en question la confiance entre les civils et l’armée dans cette zone sensible.
Des défenseurs des droits humains appellent à des sanctions exemplaires contre le soldat impliqué, mais aussi à une réforme en profondeur du comportement des troupes sur le terrain.
« Nous ne pouvons tolérer que des militaires deviennent des bourreaux de la population qu’ils sont censés défendre », martèle un militant local.
Alors que l’enquête suit son cours, les regards sont désormais tournés vers les autorités judiciaires et militaires, avec l’espoir que justice soit rendue de manière rapide et équitable. La population réclame des garanties fermes pour que de telles atrocités ne se reproduisent plus.
Par Elias Lwayivweka
