Kasaï Central : Déception et Inquiétude des Personnes Vivant avec Handicap après une Marche de Soutien .
Le 18 novembre 2024, les personnes vivant avec handicap, ainsi que d’autres catégories vulnérables, ont organisé une marche de soutien dans les rues de la ville de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Central. Cette action, conduite par David Lumbala, visait à exprimer leur gratitude envers le président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi, pour ses initiatives en faveur des droits des personnes en situation de handicap. Cependant, la marche s’est terminée sur une note amère, marquée par un profond sentiment de déception et d’incompréhension.
Les manifestants, dont la majorité était constituée de personnes vivant avec handicap, ont pris part à cette marche dans le but de remercier le président de la République pour les mesures positives qu’il a prises en faveur de cette catégorie de la population. Parmi les actions saluées, la loi organique n° 22/003, portant sur la protection et la promotion des droits des personnes vivant avec handicap, a été mise en avant. Ce texte législatif a notamment permis de renforcer la reconnaissance des droits des personnes handicapées dans le pays.
Les participants à cette marche ont également exprimé leur gratitude envers la Première ministre, Judith Sumiwa, pour la nomination de Mme Irène Esambo Diata en tant que ministre en charge des personnes vivant avec handicap. Il s’agit là d’une première historique pour la RDC, un geste symbolique qui a été accueilli favorablement par la communauté des personnes handicapées et d’autres associations de défense des droits des personnes vulnérables.
Outre leur reconnaissance pour les actions positives du gouvernement, les manifestants ont également exprimé leur soutien à la révision de la Constitution de la République Démocratique du Congo. Ils espèrent ainsi voir de nouvelles avancées en faveur des droits des personnes handicapées et des plus vulnérables, dans un cadre législatif qui leur accorde une meilleure visibilité et une plus grande protection.
La marche avait pour point de chute le bâtiment administratif de la province du Kasaï Central, où les manifestants espéraient être reçus par le gouverneur, Joseph Moïse Kambulu, pour lui présenter leurs doléances et leurs remerciements. Cependant, leur attente fut vaine : après plusieurs heures de marche sous un soleil de plomb, ils n’ont pas été reçus par l’autorité provinciale.
Cette situation a profondément choqué les manifestants, qui se sont sentis ignorés et méprisés. En effet, après avoir parcouru une distance importante sous une chaleur accablante, l’absence de réaction de la part du gouverneur a créé un sentiment de frustration et d’injustice parmi les participants. Ils se sont déclarés déçus et indignés par le manque de considération dont ils ont été victimes, malgré leur mobilisation pacifique et respectueuse.
Face à cette situation déconcertante, les manifestants ont décidé de se rendre à la mairie de la ville de Kananga dans l’espoir d’être reçus par le maire. Cependant, là encore, leurs attentes ont été déçues, puisqu’ils n’ont pas pu rencontrer directement le maire, mais ont été reçus par un chef de division de la municipalité.
Malgré leur colère et leur déception, les manifestants ont persévéré dans leur démarche en lisant leur mémo et en le déposant officiellement auprès du représentant du maire. Ce dernier, bien qu’évidemment non responsable de la situation initiale, a pris soin de rassurer les manifestants en leur promettant un soutien total et un engagement concret de la part de la municipalité pour la défense de leurs droits.
Le représentant du maire a assuré les manifestants que la municipalité resterait attentive à leurs préoccupations et s’engagerait à soutenir leurs actions futures. Toutefois, malgré cette promesse, le sentiment général parmi les participants à la marche est que leurs revendications n’ont pas été entendues de manière suffisante et qu’ils demeurent dans une situation d’incertitude.
Ce manque de réceptivité de la part des autorités locales soulève des interrogations sur l’engagement réel de la province du Kasaï Central à améliorer la condition des personnes vivant avec handicap et des autres groupes vulnérables. Les manifestations du 18 novembre 2024, bien qu’ayant pour objectif de soutenir le gouvernement et ses réformes, ont également révélé une fracture dans la communication entre les citoyens et leurs dirigeants.
La marche de soutien des personnes vivant avec handicap, bien que pacifique et constructive dans son intention, s’est conclue par une déception cuisante, exacerbée par le refus d’accueil de la part des autorités provinciales. Si les réformes en faveur des personnes handicapées sont indéniablement un pas en avant, la manière dont les responsables politiques de la province du Kasaï Central ont traité les représentants de cette communauté laisse une impression négative.