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"À qui profite l’or de Lomera ? Entre rumeurs, accords et colère populaire?<br>Kabare, Sud-Kivu – Depuis plusieurs semaines, des rumeurs enflamment les villages du groupement de Luhihi, territoire de Kabare. Selon des témoignages recueillis sur place, un accord secret aurait été conclu entre un groupe d’investisseurs chinois et les rebelles de l’Alliance  Fleuve Congo (AFC/M23) pour l’exploitation industrielle du site aurifère de Lomera.<br>Si les contours de ce prétendu partenariat restent flous, les communautés locales craignent déjà ses conséquences : une marginalisation accrue des creuseurs artisanaux, qui vivent depuis des mois de l’extraction manuelle de l’or dans cette zone riche en minerais.<br>Violences du 26 août et fermeture du site<br>Les tensions se sont aggravées le 25 août dernier, lorsque de violents affrontements ont éclaté autour du site de Lomera. Plusieurs creuseurs artisanaux auraient été blessés alors qu’ils protestaient contre les restrictions imposées par les rebelles. Selon des sources locales, ces violences ont conduit à la fermeture temporaire du site minier. Le 08 Septembre 2025, la situation a pris une nouvelle tournure. Lors d’un meeting tenu à Lomera, le gouverneur militaire nommé par l’AFC/M23 a annoncé officiellement la fermeture du site, ordonnant l’expulsion de tous les civils présents dans un délai de 24 heures. Le motif avancé : procéder à un recensement de la population vivant dans la zone minière.<br>Pourtant, de nombreux habitants restent sceptiques. Selon des rumeurs persistantes, cette décision ne viserait qu’à dégager le terrain en vue de préparer une exploitation industrielle convenue avec un groupe chinois, au détriment des creuseurs artisanaux.<br>Les rumeurs d’un pacte controversé<br>Un rapport interne du Centre d’Études sur les Ressources Naturelles et les Conflits (CERNCO), basé à Bukavu, fait état de « discussions avancées » entre des représentants chinois et les responsables rebelles. L’accord porterait sur la mécanisation rapide du site afin de maximiser la production aurifère, ce qui réduirait drastiquement l’usage de la main-d’œuvre locale.<br>« Des machines lourdes auraient déjà été aperçues dans la région de Kalehe, en transit vers Lomera », affirme Dieudonné Gisoro, chercheur au CERNCO.<br>Le silence des autorités<br>Interrogé, le ministère provincial des Mines du Sud-Kivu se montre prudent :<br>« Aucune autorisation officielle n’a été délivrée à une quelconque société étrangère pour une exploitation industrielle à Lomera », déclare sous anonymat un cadre du ministère.<br>Mais dans les faits, le contrôle effectif appartient davantage aux rebelles qu’à l’État. L’AFC/M23 impose déjà des taxes aux creuseurs et supervise l’acheminement de l’or vers les circuits parallèles.<br>Les communautés locales en colère<br>La perspective d’une expulsion imminente révolte les populations riveraines.<br>« Si cet accord est vrai, il viole non seulement notre droit coutumier sur les terres, mais aussi la dignité de milliers de jeunes qui n’ont pour survie que l’exploitation artisanale », dénonce Marie-Bernadette Nyota, présidente de l’Association des Femmes Exploitantes Artisanales du Kivu (AFEAKI).<br>Un creuseur de Luhihi rencontré hier, qui a requis l’anonymat, s’indigne :<br>« On nous chasse comme des animaux. Mais c’est nous qui connaissons cette terre, pas les étrangers ni les rebelles. »<br>Vers un nouveau cycle de conflits ?<br>Des analystes redoutent que la combinaison de la fermeture brutale du site et d’un éventuel accord avec des investisseurs étrangers ne déclenche un nouveau cycle de violences.<br>« Les minerais du Kivu sont depuis longtemps une malédiction pour les populations locales. Si les rebelles confirment ce partenariat avec des intérêts étrangers, cela risque d’alimenter un conflit social encore plus profond », alerte Jean-Claude Mugisho, de l’Observatoire pour la Gouvernance Minière (OGM).<br>Alors que les habitants de Lomera sont sommés de quitter les lieux en moins de 24 heures, l’avenir du site aurifère reste suspendu entre incertitudes, rumeurs et luttes d’intérêts.
« À qui profite l’or de Lomera ? Entre rumeurs, accords et colère populaire?
Kabare, Sud-Kivu – Depuis plusieurs semaines, des rumeurs enflamment les villages du groupement de Luhihi, territoire de Kabare. Selon des témoignages recueillis sur place, un accord secret aurait été conclu entre un groupe d’investisseurs chinois et les rebelles de l’Alliance  Fleuve Congo (AFC/M23) pour l’exploitation industrielle du site aurifère de Lomera.
Si les contours de ce prétendu partenariat restent flous, les communautés locales craignent déjà ses conséquences : une marginalisation accrue des creuseurs artisanaux, qui vivent depuis des mois de l’extraction manuelle de l’or dans cette zone riche en minerais.
Violences du 26 août et fermeture du site
Les tensions se sont aggravées le 25 août dernier, lorsque de violents affrontements ont éclaté autour du site de Lomera. Plusieurs creuseurs artisanaux auraient été blessés alors qu’ils protestaient contre les restrictions imposées par les rebelles. Selon des sources locales, ces violences ont conduit à la fermeture temporaire du site minier. Le 08 Septembre 2025, la situation a pris une nouvelle tournure. Lors d’un meeting tenu à Lomera, le gouverneur militaire nommé par l’AFC/M23 a annoncé officiellement la fermeture du site, ordonnant l’expulsion de tous les civils présents dans un délai de 24 heures. Le motif avancé : procéder à un recensement de la population vivant dans la zone minière.
Pourtant, de nombreux habitants restent sceptiques. Selon des rumeurs persistantes, cette décision ne viserait qu’à dégager le terrain en vue de préparer une exploitation industrielle convenue avec un groupe chinois, au détriment des creuseurs artisanaux.
Les rumeurs d’un pacte controversé
Un rapport interne du Centre d’Études sur les Ressources Naturelles et les Conflits (CERNCO), basé à Bukavu, fait état de « discussions avancées » entre des représentants chinois et les responsables rebelles. L’accord porterait sur la mécanisation rapide du site afin de maximiser la production aurifère, ce qui réduirait drastiquement l’usage de la main-d’œuvre locale.
« Des machines lourdes auraient déjà été aperçues dans la région de Kalehe, en transit vers Lomera », affirme Dieudonné Gisoro, chercheur au CERNCO.
Le silence des autorités
Interrogé, le ministère provincial des Mines du Sud-Kivu se montre prudent :
« Aucune autorisation officielle n’a été délivrée à une quelconque société étrangère pour une exploitation industrielle à Lomera », déclare sous anonymat un cadre du ministère.
Mais dans les faits, le contrôle effectif appartient davantage aux rebelles qu’à l’État. L’AFC/M23 impose déjà des taxes aux creuseurs et supervise l’acheminement de l’or vers les circuits parallèles.
Les communautés locales en colère
La perspective d’une expulsion imminente révolte les populations riveraines.
« Si cet accord est vrai, il viole non seulement notre droit coutumier sur les terres, mais aussi la dignité de milliers de jeunes qui n’ont pour survie que l’exploitation artisanale », dénonce Marie-Bernadette Nyota, présidente de l’Association des Femmes Exploitantes Artisanales du Kivu (AFEAKI).
Un creuseur de Luhihi rencontré hier, qui a requis l’anonymat, s’indigne :
« On nous chasse comme des animaux. Mais c’est nous qui connaissons cette terre, pas les étrangers ni les rebelles. »
Vers un nouveau cycle de conflits ?
Des analystes redoutent que la combinaison de la fermeture brutale du site et d’un éventuel accord avec des investisseurs étrangers ne déclenche un nouveau cycle de violences.
« Les minerais du Kivu sont depuis longtemps une malédiction pour les populations locales. Si les rebelles confirment ce partenariat avec des intérêts étrangers, cela risque d’alimenter un conflit social encore plus profond », alerte Jean-Claude Mugisho, de l’Observatoire pour la Gouvernance Minière (OGM).
Alors que les habitants de Lomera sont sommés de quitter les lieux en moins de 24 heures, l’avenir du site aurifère reste suspendu entre incertitudes, rumeurs et luttes d’intérêts.
"À qui profite l’or de Lomera ? Entre rumeurs, accords et colère populaire?<br>Kabare, Sud-Kivu – Depuis plusieurs semaines, des rumeurs enflamment les villages du groupement de Luhihi, territoire de Kabare. Selon des témoignages recueillis sur place, un accord secret aurait été conclu entre un groupe d’investisseurs chinois et les rebelles de l’Alliance  Fleuve Congo (AFC/M23) pour l’exploitation industrielle du site aurifère de Lomera.<br>Si les contours de ce prétendu partenariat restent flous, les communautés locales craignent déjà ses conséquences : une marginalisation accrue des creuseurs artisanaux, qui vivent depuis des mois de l’extraction manuelle de l’or dans cette zone riche en minerais.<br>Violences du 26 août et fermeture du site<br>Les tensions se sont aggravées le 25 août dernier, lorsque de violents affrontements ont éclaté autour du site de Lomera. Plusieurs creuseurs artisanaux auraient été blessés alors qu’ils protestaient contre les restrictions imposées par les rebelles. Selon des sources locales, ces violences ont conduit à la fermeture temporaire du site minier. Le 08 Septembre 2025, la situation a pris une nouvelle tournure. Lors d’un meeting tenu à Lomera, le gouverneur militaire nommé par l’AFC/M23 a annoncé officiellement la fermeture du site, ordonnant l’expulsion de tous les civils présents dans un délai de 24 heures. Le motif avancé : procéder à un recensement de la population vivant dans la zone minière.<br>Pourtant, de nombreux habitants restent sceptiques. Selon des rumeurs persistantes, cette décision ne viserait qu’à dégager le terrain en vue de préparer une exploitation industrielle convenue avec un groupe chinois, au détriment des creuseurs artisanaux.<br>Les rumeurs d’un pacte controversé<br>Un rapport interne du Centre d’Études sur les Ressources Naturelles et les Conflits (CERNCO), basé à Bukavu, fait état de « discussions avancées » entre des représentants chinois et les responsables rebelles. L’accord porterait sur la mécanisation rapide du site afin de maximiser la production aurifère, ce qui réduirait drastiquement l’usage de la main-d’œuvre locale.<br>« Des machines lourdes auraient déjà été aperçues dans la région de Kalehe, en transit vers Lomera », affirme Dieudonné Gisoro, chercheur au CERNCO.<br>Le silence des autorités<br>Interrogé, le ministère provincial des Mines du Sud-Kivu se montre prudent :<br>« Aucune autorisation officielle n’a été délivrée à une quelconque société étrangère pour une exploitation industrielle à Lomera », déclare sous anonymat un cadre du ministère.<br>Mais dans les faits, le contrôle effectif appartient davantage aux rebelles qu’à l’État. L’AFC/M23 impose déjà des taxes aux creuseurs et supervise l’acheminement de l’or vers les circuits parallèles.<br>Les communautés locales en colère<br>La perspective d’une expulsion imminente révolte les populations riveraines.<br>« Si cet accord est vrai, il viole non seulement notre droit coutumier sur les terres, mais aussi la dignité de milliers de jeunes qui n’ont pour survie que l’exploitation artisanale », dénonce Marie-Bernadette Nyota, présidente de l’Association des Femmes Exploitantes Artisanales du Kivu (AFEAKI).<br>Un creuseur de Luhihi rencontré hier, qui a requis l’anonymat, s’indigne :<br>« On nous chasse comme des animaux. Mais c’est nous qui connaissons cette terre, pas les étrangers ni les rebelles. »<br>Vers un nouveau cycle de conflits ?<br>Des analystes redoutent que la combinaison de la fermeture brutale du site et d’un éventuel accord avec des investisseurs étrangers ne déclenche un nouveau cycle de violences.<br>« Les minerais du Kivu sont depuis longtemps une malédiction pour les populations locales. Si les rebelles confirment ce partenariat avec des intérêts étrangers, cela risque d’alimenter un conflit social encore plus profond », alerte Jean-Claude Mugisho, de l’Observatoire pour la Gouvernance Minière (OGM).<br>Alors que les habitants de Lomera sont sommés de quitter les lieux en moins de 24 heures, l’avenir du site aurifère reste suspendu entre incertitudes, rumeurs et luttes d’intérêts.
« À qui profite l’or de Lomera ? Entre rumeurs, accords et colère populaire?
Kabare, Sud-Kivu – Depuis plusieurs semaines, des rumeurs enflamment les villages du groupement de Luhihi, territoire de Kabare. Selon des témoignages recueillis sur place, un accord secret aurait été conclu entre un groupe d’investisseurs chinois et les rebelles de l’Alliance  Fleuve Congo (AFC/M23) pour l’exploitation industrielle du site aurifère de Lomera.
Si les contours de ce prétendu partenariat restent flous, les communautés locales craignent déjà ses conséquences : une marginalisation accrue des creuseurs artisanaux, qui vivent depuis des mois de l’extraction manuelle de l’or dans cette zone riche en minerais.
Violences du 26 août et fermeture du site
Les tensions se sont aggravées le 25 août dernier, lorsque de violents affrontements ont éclaté autour du site de Lomera. Plusieurs creuseurs artisanaux auraient été blessés alors qu’ils protestaient contre les restrictions imposées par les rebelles. Selon des sources locales, ces violences ont conduit à la fermeture temporaire du site minier. Le 08 Septembre 2025, la situation a pris une nouvelle tournure. Lors d’un meeting tenu à Lomera, le gouverneur militaire nommé par l’AFC/M23 a annoncé officiellement la fermeture du site, ordonnant l’expulsion de tous les civils présents dans un délai de 24 heures. Le motif avancé : procéder à un recensement de la population vivant dans la zone minière.
Pourtant, de nombreux habitants restent sceptiques. Selon des rumeurs persistantes, cette décision ne viserait qu’à dégager le terrain en vue de préparer une exploitation industrielle convenue avec un groupe chinois, au détriment des creuseurs artisanaux.
Les rumeurs d’un pacte controversé
Un rapport interne du Centre d’Études sur les Ressources Naturelles et les Conflits (CERNCO), basé à Bukavu, fait état de « discussions avancées » entre des représentants chinois et les responsables rebelles. L’accord porterait sur la mécanisation rapide du site afin de maximiser la production aurifère, ce qui réduirait drastiquement l’usage de la main-d’œuvre locale.
« Des machines lourdes auraient déjà été aperçues dans la région de Kalehe, en transit vers Lomera », affirme Dieudonné Gisoro, chercheur au CERNCO.
Le silence des autorités
Interrogé, le ministère provincial des Mines du Sud-Kivu se montre prudent :
« Aucune autorisation officielle n’a été délivrée à une quelconque société étrangère pour une exploitation industrielle à Lomera », déclare sous anonymat un cadre du ministère.
Mais dans les faits, le contrôle effectif appartient davantage aux rebelles qu’à l’État. L’AFC/M23 impose déjà des taxes aux creuseurs et supervise l’acheminement de l’or vers les circuits parallèles.
Les communautés locales en colère
La perspective d’une expulsion imminente révolte les populations riveraines.
« Si cet accord est vrai, il viole non seulement notre droit coutumier sur les terres, mais aussi la dignité de milliers de jeunes qui n’ont pour survie que l’exploitation artisanale », dénonce Marie-Bernadette Nyota, présidente de l’Association des Femmes Exploitantes Artisanales du Kivu (AFEAKI).
Un creuseur de Luhihi rencontré hier, qui a requis l’anonymat, s’indigne :
« On nous chasse comme des animaux. Mais c’est nous qui connaissons cette terre, pas les étrangers ni les rebelles. »
Vers un nouveau cycle de conflits ?
Des analystes redoutent que la combinaison de la fermeture brutale du site et d’un éventuel accord avec des investisseurs étrangers ne déclenche un nouveau cycle de violences.
« Les minerais du Kivu sont depuis longtemps une malédiction pour les populations locales. Si les rebelles confirment ce partenariat avec des intérêts étrangers, cela risque d’alimenter un conflit social encore plus profond », alerte Jean-Claude Mugisho, de l’Observatoire pour la Gouvernance Minière (OGM).
Alors que les habitants de Lomera sont sommés de quitter les lieux en moins de 24 heures, l’avenir du site aurifère reste suspendu entre incertitudes, rumeurs et luttes d’intérêts.

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