RDC đšđ© : FĂ©lix Tshisekedi promet des jeeps aux dĂ©putĂ©s et sĂ©nateurs, la polĂ©mique enfle
Lors dâune rencontre tenue ce samedi Ă lâOrganisation de lâunitĂ© africaine (OUA), le prĂ©sident de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, FĂ©lix Tshisekedi, a annoncĂ© quâil allait offrir de nouveaux vĂ©hicules de type Jeep aux dĂ©putĂ©s nationaux et aux sĂ©nateurs. Cette promesse intervient dans le cadre de la nouvelle mandature issue des Ă©lections lĂ©gislatives du 20 dĂ©cembre 2023.
Des véhicules flambant neufs, une tradition contestée
Les parlementaires de la prĂ©cĂ©dente lĂ©gislature avaient dĂ©jĂ bĂ©nĂ©ficiĂ© de jeeps Hyundai Palisade neuves. Cette nouvelle distribution de vĂ©hicules pose donc des questions sur la nĂ©cessitĂ© et la justification dâune telle dĂ©pense, surtout dans un contexte Ă©conomique tendu. Le prĂ©sident a prĂ©cisĂ© que ces jeeps visent Ă faciliter les dĂ©placements des Ă©lus dans lâexercice de leurs fonctions.
Une gestion des ressources publiques sous les projecteurs
Cette annonce a rapidement suscitĂ© une vive controverse au sein de lâopinion publique. De nombreux citoyens et observateurs dĂ©noncent le train de vie jugĂ© dĂ©mesurĂ© des parlementaires, qui perçoivent dĂ©jĂ des salaires mensuels avoisinant les 21 000 dollars amĂ©ricains, auxquels sâajoutent divers avantages. Ă titre de comparaison, le salaire minimum garanti (SMIG) en RDC reste infĂ©rieur Ă 5 dollars par jour, plongeant une grande partie de la population dans une prĂ©caritĂ© extrĂȘme.
« Il est inacceptable que nos Ă©lus continuent Ă sâoctroyer des privilĂšges exorbitants pendant que des millions de Congolais luttent pour se nourrir et envoyer leurs enfants Ă lâĂ©cole », a dĂ©clarĂ© un activiste de la sociĂ©tĂ© civile Ă Kinshasa.
Un débat nécessaire sur les priorités budgétaires
Cette dĂ©cision relance le dĂ©bat sur lâutilisation des ressources publiques dans un pays oĂč les besoins en infrastructures de base, en Ă©ducation et en santĂ© demeurent criants. Les critiques appellent Ă une meilleure transparence dans la gestion des finances publiques et Ă une rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s entre les institutions et la population.
Certains analystes estiment que de telles dĂ©penses, bien quâelles puissent se justifier dans une certaine mesure, envoient un mauvais signal dans un contexte de pauvretĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e. « Le gouvernement doit avant tout montrer quâil est engagĂ© Ă amĂ©liorer les conditions de vie de la population plutĂŽt que de privilĂ©gier les besoins dâune minoritĂ© dĂ©jĂ favorisĂ©e », insiste un Ă©conomiste basĂ© Ă Lubumbashi.
Un test pour le leadership de Tshisekedi
Alors que Félix Tshisekedi brigue un nouveau mandat présidentiel, cette initiative pourrait peser sur sa popularité. Le président devra répondre aux interrogations sur ses priorités et sa capacité à concilier les attentes des institutions avec les aspirations de la population.
En attendant, cette promesse de nouveaux vĂ©hicules continue dâalimenter le mĂ©contentement et les dĂ©bats dans un pays en quĂȘte de justice sociale et de dĂ©veloppement durable.
Reste Ă voir si cette mesure sera maintenue ou rĂ©Ă©valuĂ©e face aux pressions croissantes de lâopinion publique.