RDC-BUKAVU: Cet homme a été brûlé vif à Bukavu : ce que la population en colère a décidé de faire face aux bandits va vous choquer
Insécurité à Bukavu : la justice populaire, un cri de détresse face à l’impuissance des autorités en place
Bukavu, RDC — Dans une ville rongée par l’insécurité persistante, la population de Bukavu semble avoir perdu foi en la capacité de l’État à la protéger. Face à l’escalade de la criminalité, notamment dans les quartiers de nuit, une partie des habitants recourt désormais à la justice populaire, une pratique extrême et inquiétante qui illustre le désespoir croissant des citoyens.
Cette semaine encore, deux nouveaux cas de justice populaire ont été signalés, dont un particulièrement choquant sur l’avenue Muhungu, dans la commune d’Ibanda. Un homme, soupçonné d’être un bandit armé, a été appréhendé par la population avant d’être tué et son corps brûlé en pleine rue. Un acte d’une violence inouïe, symptomatique de l’absence de justice formelle et de la peur qui règne dans la ville.
Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, vit depuis plusieurs mois sous la menace constante de l’insécurité, exacerbée par l’activisme du groupe rebelle Alliance Fleuve Congo (AFC-M23), accusé d’être soutenu par le Rwanda. Cette instabilité sécuritaire a affaibli la présence policière et judiciaire dans plusieurs quartiers, laissant la population livrée à elle-même.
Face à cette situation, les autorités locales ont tenté de réagir, notamment avec le projet « Accès à la justice », censé rapprocher les citoyens des mécanismes judiciaires et réduire le recours à la vengeance populaire. Mais les résultats peinent à se faire sentir sur le terrain, et la colère populaire, elle, ne faiblit pas.
« Nous n’avons pas le choix. Si nous ne nous défendons pas, nous mourrons », confie un habitant d’Ibanda, témoin des violences de la nuit. « Chaque jour, on entend parler de vols, de viols ou d’attaques à main armée. Où sont les policiers ? Où est la justice ? »
Les autorités locales, tout en condamnant fermement ces actes de justice populaire, reconnaissent les défis majeurs en matière de sécurité. Plusieurs postes de police manquent de moyens, et le moral des agents est en berne. Pourtant, la restauration de la confiance dans les institutions judiciaires est jugée cruciale pour mettre fin à ces dérives.
L’urgence est désormais à l’action. La population de Bukavu demande plus qu’un discours : elle attend des mesures concrètes pour garantir sa sécurité, restaurer l’ordre public et redonner vie à un système judiciaire aujourd’hui trop souvent absent.
Elias Lwayivweka
