RDC: Comment Joseph Kabila a Mis Fin à la Rébellion du M23 en 2013 – et Une leçon où pas ?

La gestion des conflits par Joseph Kabila et l’absence de consultation par Félix Tshisekedi

L’histoire a souvent montré que le passé devrait éclairer le présent. Cependant, en République Démocratique du Congo, sous la présidence de Félix Tshisekedi, cette sagesse semble parfois oubliée. Alors que le pays fait face à une nouvelle crise sécuritaire orchestrée par Kigali à travers le M23, les solutions adoptées par l’ancien président Joseph Kabila pour mettre fin à de tels conflits pourraient offrir des enseignements précieux.

Le Contexte Historique

Depuis 1996, la RDC est régulièrement secouée par des violences initiées par des groupes rebelles soutenus par le Rwanda. Le conflit a évolué sous diverses formes : l’AFDL, le RCD/Goma, le CNDP, et enfin le M23. Chaque itération a apporté son lot de déstabilisation, mais c’est sous Joseph Kabila que la RDC a réussi à infliger une défaite significative au M23 en 2013.

La Stratégie de Joseph Kabila

En 2012, le M23 a repris les armes en utilisant les accords du 23 mars 2009 comme prétexte pour légitimer ses actions. La situation a culminé avec la prise de Goma, une ville stratégique du Nord-Kivu. Face à cette menace, Joseph Kabila a adopté une double approche : diplomatique et militaire.

Diplomatie et Négociations :

À la demande de la communauté internationale, le gouvernement de Kinshasa a engagé des négociations avec le M23. Ces discussions se sont tenues à Kampala et à Nairobi. Cependant, ces pourparlers servaient également de diversion. Tandis que les négociations se poursuivaient, le gouvernement préparait une offensive militaire.

Offensive Militaire :

Le 25 octobre 2013, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), soutenues par la Brigade d’intervention de l’ONU composée principalement de soldats tanzaniens et malawites, ont lancé une attaque massive contre le M23. L’artillerie lourde, incluant des hélicoptères sud-africains et ukrainiens, a joué un rôle crucial dans cette offensive. L’une des figures emblématiques de cette campagne fut Mamadou Ndala, qui mena les troupes à une série de victoires décisives.

En moins d’une semaine, le M23 a été défait. Le 28 octobre 2013, les FARDC ont repris Rumangabo, suivie de Bunagana et des derniers bastions rebelles à Chanzu et Runyonyi. Cette série de victoires a conduit à la reddition de 1,600 combattants du M23 et la fuite de leurs leaders vers l’Ouganda.

L’Absence de Consultation par Félix Tshisekedi

Aujourd’hui, la résurgence du M23 pose la question de la gestion actuelle du conflit. De nombreux Congolais s’interrogent sur l’absence de consultation de Joseph Kabila par Félix Tshisekedi. Étant donné le succès de Kabila dans la défaite du M23, son expérience et ses stratégies pourraient offrir des perspectives précieuses pour résoudre la crise actuelle. Cependant, Tshisekedi semble hésitant à solliciter l’avis de son prédécesseur, préférant apparemment se tourner vers d’autres solutions.

La RDC se trouve à un moment critique où l’expérience du passé pourrait éclairer les décisions du présent. La stratégie employée par Joseph Kabila pour défaire le M23 en 2013 est un exemple de la combinaison réussie de diplomatie et de force militaire. En négligeant de consulter Kabila, Félix Tshisekedi risque de ne pas tirer pleinement parti des leçons du passé. Dans un contexte de crise sécuritaire récurrente, s’appuyer sur les succès antérieurs pourrait être crucial pour restaurer la paix et la stabilité dans la région.