RDC – Corneille Nanga à la diaspora : « L’AFC/M23, c’est le côté malpropre de la lutte,Voici l’essentiel à connaître de la réunion d’aujourd’hui
Dans une déclaration qui ne laisse personne indifférent, Corneille Nanga, président de l’Alliance du Fleuve Congo (AFC), a vivement interpellé une partie de la diaspora congolaise, critiquant leur disposition à dialoguer avec ceux qu’il qualifie de « terroristes », en référence au groupe armé M23, accusé de violences et d’exactions dans l’est de la République démocratique du Congo.
« Vous avez accepté de rencontrer les terroristes ? Ne savez-vous pas qu’on nous qualifie de tous les noms d’oiseaux ? », s’est-il exclamé dans une adresse directe à ses compatriotes vivant à l’étranger. Pour lui, cette attitude traduit une méconnaissance ou un oubli de la stigmatisation subie sur le terrain par ceux qui, selon ses propos, sont au cœur de la lutte.
Corneille Nanga a poursuivi en tentant de justifier le rôle controversé de l’AFC/M23 dans le paysage politique et militaire congolais à travers deux anecdotes imagées. « Considérez une voiture avec ses deux côtés, l’intérieur avec tout son confort, et le côté moteur avec ses graisses, huiles et saletés. Mais sans ce côté malpropre, la voiture ne peut démarrer », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Prenez le corps humain avec toute sa beauté physique. Mais si on ouvre le ventre, ce qu’il y a à l’intérieur n’est pas toujours beau à voir. Pourtant, sans cela, l’homme ne saurait vivre. »
Par ces métaphores, Corneille Nanga cherche à démontrer que l’AFC/M23 incarne un aspect nécessaire, bien que dérangeant, de ce qu’il appelle « la lutte pour le changement » en RDC. « Nous ici, nous sommes ce qu’il convient de qualifier de côté malpropre de la lutte pour le changement », a-t-il affirmé.
Cette prise de parole soulève des interrogations quant à la position réelle de l’AFC/M23 dans la crise qui secoue l’est du pays, et alimente le débat autour de la légitimité de certains groupes armés prétendant œuvrer pour la transformation politique du Congo, alors même qu’ils sont accusés de contribuer à la déstabilisation et aux souffrances des populations civiles.
Alors que le gouvernement congolais les considère comme des rebelles soutenus par des puissances étrangères, les déclarations de Nanga laissent entrevoir une tentative de repositionnement politique, dans un contexte de plus en plus tendu entre Kinshasa et les mouvements armés actifs dans la région du Kivu.
Reste à savoir comment cette sortie médiatique sera perçue, tant au sein de la diaspora congolaise que sur le terrain, où les réalités de la guerre se vivent au quotidien, bien loin des images ou des justifications politiques.