Kinshasa, 10 mars 2025 – Une atmosphère tendue règne ce matin à l’Auditorat militaire de Kinshasa, situé dans la commune huppée de la Gombe. Plusieurs cadres du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), dont l’ancien ministre et secrétaire permanent du parti, Emmanuel Ramazani Shadary, ainsi que l’ex-président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, se sont présentés accompagnés de militants.

Une convocation liée à des adhésions politiques ?

Selon plusieurs sources, ces personnalités politiques ont été appelées à « éclairer la justice » sur un sujet brûlant : l’adhésion récente de plusieurs cadres du PPRD à l’Alliance des Forces pour le Changement (AFC), la nouvelle plateforme politique fondée par Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Cette vague de ralliements à l’AFC, qui regroupe des figures de l’opposition et des personnalités controversées, a suscité des tensions au sein de la classe politique congolaise. L’AFC est notamment accusée par certaines autorités de vouloir « déstabiliser les institutions ».

Une démarche judiciaire aux implications politiques

L’audition de ces cadres du PPRD intervient dans un contexte où la justice militaire est de plus en plus impliquée dans les affaires politiques. Si aucune charge officielle n’a été révélée, cette convocation pourrait être liée à des enquêtes sur d’éventuelles implications sécuritaires ou des soupçons de collusion avec des groupes considérés comme hostiles au pouvoir.

La présence des militants du PPRD aux abords de l’Auditorat témoigne de l’intérêt et de la tension entourant cette affaire. Des slogans en faveur de leurs leaders ont été entendus, alors que les forces de l’ordre sont mobilisées pour éviter tout débordement.

Quel avenir pour le PPRD et ses cadres ?

Le PPRD, parti fondé par l’ex-président Joseph Kabila, semble traverser une crise majeure avec ces départs en série. L’adhésion à l’AFC de Corneille Nangaa est perçue comme un acte de défiance envers la direction actuelle du PPRD, voire une recomposition des forces politiques à l’approche des prochaines échéances électorales.

Reste à savoir quelles seront les conclusions de cette audition et si des poursuites seront engagées contre ces figures du PPRD. Pour l’instant, aucune déclaration officielle n’a été faite par l’Auditorat militaire ni par les concernés.

L’évolution de cette affaire pourrait redéfinir le paysage politique congolais dans les jours à venir.