RDC-GOMA : Une série de corps découvertes  ce dimanche 11 mai dans 2 quartier de la Ville

RDC-GOMA : Une série de corps découvertes  ce dimanche 11 mai dans 2 quartier de la Ville

La ville secouée par une série de macabres découvertes et une insécurité galopante

Une onde de choc a traversé la ville de Goma ce samedi 10 mai, après la découverte glaçante de trois corps sans vie en état de putréfaction avancée, enfouis dans un trou profond à la lisière des quartiers Kasika et Mabanga Sud. Le drame, survenu en pleine journée, met une fois de plus en lumière l’aggravation inquiétante de l’insécurité dans cette capitale provinciale du Nord-Kivu, en proie à une recrudescence de la violence depuis l’entrée du mouvement rebelle M23/AFC dans la ville en janvier dernier.

Alertée par les habitants, Annie Masandi Bilingo, cheffe du quartier Kasika, s’est rendue sur place. Contactée par ACTUALITÉ.CD, elle a confirmé que les dépouilles présentaient des signes manifestes d’assassinat. Toutefois, les circonstances exactes du drame demeurent à ce stade encore floues, les corps étant dans un état de décomposition tel qu’il a été impossible d’en déterminer l’identité ou la cause précise de la mort.

Les services de la protection civile, qui ont validé l’information, ont procédé à l’inhumation immédiate des trois victimes sur les lieux de leur découverte. « Leur état ne permettait aucun transfert vers une morgue ou un site d’inhumation formel », a expliqué un responsable, évoquant une situation à la fois tragique et critique.

Mais cette effroyable scène n’a malheureusement pas été un cas isolé. Ce même samedi, deux autres cadavres ont été retrouvés dans différents secteurs de la ville, dans des conditions tout aussi troublantes. À Kyeshero, près de la faculté de droit de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL-Goma), le corps d’un jeune homme a été découvert ligoté et enfermé dans un sac plastique, visiblement abandonné par ses bourreaux. Quelques heures plus tard, un autre corps, également ligoté et la tête enroulée dans un sachet plastique, a été localisé au quartier Himbi, face au bistro Bon Repos. Les marques sur la victime évoquent un mode opératoire par asphyxie, laissant planer l’ombre sinistre d’exécutions ciblées.

Depuis plusieurs semaines, les actes de violence se multiplient à Goma. Meurtres, vols, enlèvements : la peur s’est installée dans le quotidien des habitants, contraints de vivre au rythme des coups de feu nocturnes et des disparitions mystérieuses. D’après les sources locales, au moins 12 personnes ont été tuées cette semaine dans divers quartiers de la ville, un chiffre alarmant qui ne cesse de grimper au fil des jours.

Face à cette montée vertigineuse de la violence, les autorités ont tenté de réagir. Un couvre-feu a été décrété ce dimanche 11 mai dans les quartiers de Majengo et Buhene, identifiés comme les plus exposés à cette vague d’insécurité. Cependant, pour de nombreux citoyens, ces mesures restent largement insuffisantes. Des voix s’élèvent pour dénoncer une inaction des pouvoirs publics, l’absence de mesures préventives concrètes et surtout, l’impunité dont jouiraient les auteurs de ces crimes.

Dans un communiqué officiel daté du 8 mai, le ministre de l’Intérieur Jacquemin Shabani a directement pointé du doigt le mouvement rebelle M23/AFC et ses soutiens présumés du régime rwandais. Il les accuse d’être responsables d’une série de graves violations des droits humains dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Selon le ministre, entre le 12 avril et le 7 mai, ce sont pas moins de 308 assassinats, 124 cas de viols, 315 cas de torture, ainsi que des centaines de cas de recrutement forcé et d’arrestations arbitraires qui ont été documentés.

À ces violences s’ajoutent des accusations de pillage à grande échelle. Le gouvernement dénonce notamment l’exploitation illégale et systématique des ressources minières à Rubaya, ainsi que l’instauration de structures administratives parallèles dans certaines entités coutumières, désormais dirigées par des personnes désignées par la rébellion, en dehors de toute reconnaissance légale.

« Ces actes représentent des violations flagrantes du droit international humanitaire », a déclaré Jacquemin Shabani. Il a appelé la communauté internationale à une mobilisation immédiate, afin de mettre un terme aux exactions et de rétablir l’ordre dans cette région meurtrie.

Alors que la situation sécuritaire semble hors de contrôle, les populations de Goma oscillent entre colère, peur et résignation. Beaucoup ne croient plus aux promesses des autorités, estimant que l’État est absent, voire complice par son silence. Dans les rues de la ville, l’angoisse est palpable. Chaque nouvelle découverte macabre vient raviver les blessures d’une population déjà éprouvée par des décennies de conflits, d’instabilité politique et d’abandons répétés.

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