RDC : le FCC accuse le régime Tshisekedi de dérive autoritaire

Le Front Commun pour le Congo (FCC), plateforme politique liée à l’ancien président Joseph Kabila, a publié ce samedi un communiqué dénonçant ce qu’il appelle la dérive autoritaire du régime de Félix Tshisekedi. Les porte-paroles du mouvement estiment que le pays glisse vers une concentration excessive du pouvoir et un affaiblissement des contre-pouvoirs démocratiques.

Dans leur déclaration, les communicateurs du FCC pointent plusieurs problèmes qu’ils jugent préoccupants : la centralisation du pouvoir exécutif au détriment des autres institutions, des nominations jugées tribales et partisanes, ainsi que l’usage de la justice à des fins politiques. Ils dénoncent également la répression des manifestations, le contrôle des médias, la corruption persistante et la dégradation des administrations provinciales.

L’un des sujets qui cristallise les tensions est ce que le FCC qualifie de « procès politique » contre Joseph Kabila. Selon ses partisans, cette procédure judiciaire serait une tentative d’écarter l’ancien chef de l’État de la scène politique et de réécrire l’histoire récente du pays. Pour eux, il s’agit d’une manœuvre visant à empêcher toute alternative crédible en vue des prochaines élections.

Le FCC affirme que cette affaire viole les principes d’un procès équitable et pourrait ouvrir la voie à des dérives inquiétantes. « Ce procès crée un précédent dangereux qui menace la stabilité à long terme », a souligné l’un des intervenants, rappelant que la justice doit rester indépendante et non être utilisée comme instrument de règlement de comptes politiques.

Le regroupement politique appelle également à une réaction internationale. Il demande l’ouverture d’une enquête indépendante sur les violations des droits humains, des prises de position claires des partenaires extérieurs et, au besoin, des sanctions ciblées contre les responsables de la répression et de la corruption.

Sur le plan interne, le FCC invite la population à ne pas céder au découragement et à défendre pacifiquement les valeurs de liberté et de justice. Dans sa déclaration, le mouvement reprend une citation de Patrice Lumumba pour illustrer son message : « Le silence des peuples fait le lit des tyrans. »

Cette sortie du FCC intervient dans un climat politique déjà tendu, marqué par les incertitudes sécuritaires à l’Est du pays et par les débats autour de l’organisation des prochaines élections. Elle risque d’accentuer la confrontation entre le camp présidentiel et l’opposition, tout en ravivant la question de la crédibilité des institutions nationales.

Le FCC conclut son appel en soulignant que cette lutte dépasse la personne de Joseph Kabila. « Il ne s’agit pas d’un combat individuel ou partisan, mais d’une bataille pour l’avenir et la dignité de la nation », a déclaré l’un des communicateurs, insistant sur la nécessité d’une mobilisation nationale autour des principes démocratiques.