RDC Réagit : L’Ambassadeur Ougandais Convoqué après un Rapport de l’ONU sur le M23
Gracia Yamba Kazadi, vice-ministre congolaise des Affaires étrangères, a convoqué Matata Twaha, le chargé d’affaires de l’Ouganda en RDC. Cette démarche fait suite à un rapport des Nations unies accusant l’Ouganda de soutenir les rebelles du M23. M. Twaha a vigoureusement rejeté ces accusations, dénonçant une tentative maladroite de l’ONU qui pourrait compromettre les relations diplomatiques jusque-là amicales entre les deux pays. Il a souligné que l’Ouganda attend une communication officielle de l’ONU pour répondre de manière appropriée, insistant pour que le rapport soit partagé avec son pays afin de permettre une réponse détaillée.
M. Twaha a exprimé des préoccupations concernant la fuite de ce rapport, affirmant qu’elle vise à envenimer les relations entre la RDC et l’Ouganda. Il a réfuté les accusations de transit de militaires rwandais et de combattants du M23 par l’Ouganda, déclarant qu’un rebelle peut agir de manière furtive pour ne pas être détecté. Il a cependant demandé du temps pour examiner en profondeur les détails du rapport. Les experts des Nations unies ont précisé que la fréquence et l’ampleur des mouvements des militaires rwandais et des combattants du M23 sur le territoire ougandais rendent difficile de croire que leur présence puisse passer inaperçue. Depuis 2022, les combattants du M23 affirment régulièrement que leurs fournitures et nouvelles recrues passent par les villes frontalières ougandaises de Kisoro et de Bunagana.
Ces accusations, qualifiées de « fausses allégations » par le diplomate ougandais, ont été réfutées en soulignant les opérations conjointes menées par les armées de l’Ouganda et de la RDC contre les Forces démocratiques alliées (ADF). Twaha a insisté sur le fait que l’Ouganda ne peut pas simultanément collaborer avec les autorités congolaises pour combattre les ADF et soutenir d’autres rebelles. Cette double action serait illogique et contradictoire. Il a mis en avant les efforts de coopération entre les deux pays comme preuve des bonnes relations diplomatiques.
Néanmoins, les experts de l’ONU affirment avoir des preuves tangibles de la présence d’officiers du renseignement militaire ougandais à Bunagana depuis la fin de l’année dernière. Ces officiers auraient coordonné avec les chefs du M23, fourni de la logistique et transporté les leaders rebelles vers les zones contrôlées par le mouvement. Selon des sources proches du président congolais Félix Tshisekedi, cette affaire est loin d’être résolue. Des consultations au plus haut niveau sont prévues pour clarifier ces accusations, qui ont suscité des réactions non seulement en RDC et en Ouganda, mais aussi au Rwanda.