𝗖𝗵𝗿𝗶𝘀𝘁𝗶𝗮𝗻 𝗠𝗮𝗵𝗮𝘇𝗶
Dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, la situation sécuritaire reste préoccupante. Les localités de Kiseguro et Katwiguru, situées dans le groupement de Binza, se vident de leur population par crainte des exactions commises par les rebelles du M23. En une semaine, plus de sept civils ont été tués à Katwiguru, et ces trois derniers jours, plus d’une dizaine de corps de cultivateurs ont été retrouvés dans des champs à Kiseguro, à environ 20 kilomètres de Kiwanja. Les habitants, face à cette menace, fuient massivement. Certains cherchent refuge en Ouganda, tandis que d’autres se dirigent vers Ishasha, Nyamilima, Kiwanja ou même Goma, où plus de 800 familles sont déjà recensées.
Isaac Kibira, notable local, a exprimé sa profonde inquiétude face à ces massacres, rappelant que des situations similaires ont eu lieu dans d’autres villages comme Kishishe, il y a un peu plus d’un an. Il alerte sur la terreur que fait régner le M23, empêchant les habitants de vaquer à leurs activités agricoles.
« Nous assistons à des violences terribles dans les villages de Kiseguro et Katwiguru. La population ne peut même plus aller dans les champs sous peine d’être tuée. Nous avons déjà enregistré de nombreux morts, et les habitants sont terrorisés par la menace de sanctions si elles ne se soumettent pas aux exigences du M23. », a-t-il déclaré.
Ces derniers mois, plusieurs localités stratégiques de la région, telles que Kiseguro, Katwiguru, Kisharo, Nyamilima et Ishasha, un poste frontalier avec l’Ouganda, sont passées sous le contrôle du M23.
Isaac Kibira appelle instamment le gouvernement et ses partenaires internationaux à intervenir pour mettre fin à cette occupation et protéger les populations locales.
« Ce sont des agriculteurs innocents qui n’ont rien à voir avec les groupes armés. Ils sont contraints de fuir leurs terres en pleine période de culture, laissant derrière eux des récoltes prêtes à être moissonnées. Cela risque d’entraîner une crise alimentaire dans la région. », a-t-il averti.
Depuis plus de trois ans, le M23 maintient sa présence dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru, imposant des restrictions sévères aux habitants, notamment l’interdiction de fréquenter les champs, sous prétexte d’opérations militaires contre d’autres groupes armés présents dans la région.
