RDC-RWANDA : Kinshasa et Kigali se retrouvent de nouveau à Washington, pour finaliser des négociations ,voici ce qui se prépare ici
Des pourparlers discrets entre la RDC et le Rwanda malgré la tension dans l’Est
Alors que les violences armées se poursuivent dans la partie orientale de la République démocratique du Congo, les gouvernements congolais et rwandais ont engagé des discussions confidentielles aux États-Unis. Ces échanges, tenus à Washington sous l’égide du Département d’État américain, se concentrent notamment sur les ressources minières critiques et les intérêts stratégiques de certaines entreprises américaines dans la région.
Derrière les tensions, une diplomatie minière en marche
Le Rwanda a déjà conclu un accord préliminaire avec certains acteurs économiques américains, renforçant ainsi sa coopération dans le domaine minier. La RDC, pour sa part, cherche à obtenir des garanties plus solides, particulièrement sur la souveraineté nationale dans la gestion des minerais et sur le développement industriel local à partir de ses ressources naturelles.
Pour mener ces négociations, Kinshasa bénéficie du soutien du cabinet américain Von Batten-Montague-York, spécialisé dans le lobbying politique. Sa mission : faire valoir les priorités congolaises à Washington, notamment dans des secteurs comme le cuivre, le cobalt et le lithium, indispensables à la production mondiale de batteries.
Selon des sources informées, ces discussions pourraient aboutir à un accord de coopération de grande ampleur, incluant non seulement les provinces minières du Sud-Est, mais aussi des zones sensibles comme le Nord-Kivu. L’objectif congolais reste clair : obtenir des engagements fermes sur la transformation locale des ressources, une revendication encore mal accueillie par certains partenaires américains.
Le gouvernement congolais déploie ses cartes aux États-Unis
Dans les jours à venir, la cheffe du gouvernement congolais est attendue à Washington. Elle y rencontrera plusieurs investisseurs et participera à des forums visant à présenter les atouts économiques du pays dans le contexte mondial de la transition énergétique. Cette visite s’inscrit dans une stratégie plus large de séduction diplomatique et économique.
Une situation militaire préoccupante à l’Est
Mais pendant que ces échanges se déroulent dans les salons feutrés de la diplomatie, la réalité sur le terrain est tout autre. Dans l’Est de la RDC, les affrontements entre groupes armés et forces régulières s’intensifient, notamment à Walikale et Rutshuru. Les Wazalendo, alliés aux FARDC, affrontent régulièrement les rebelles du M23 dans plusieurs localités, alimentant l’instabilité.
À Goma, la présence remarquée de l’ex-président Joseph Kabila contribue à un climat politique tendu. Face à cette instabilité, nombre d’investisseurs hésitent à s’engager pleinement, attendant une amélioration du climat sécuritaire. Les États-Unis, tout en excluant une implication militaire directe, envisagent de recourir à des sociétés privées de sécurité pour sécuriser leurs intérêts économiques sur le terrain.
Katanga : le lithium au cœur des ambitions américaines
Dans l’ex-province du Katanga, où la compétition entre les puissances économiques est féroce, les États-Unis misent notamment sur la société KoBold Metals. Soutenue par des investisseurs de renom comme Jeff Bezos et Bill Gates, l’entreprise s’intéresse de près au lithium congolais, ressource essentielle pour les technologies de demain. Déjà active en Zambie, elle ambitionne de renforcer sa présence au Congo, malgré la concurrence chinoise très active dans la région.
En somme, si les discussions en cours à Washington révèlent une volonté partagée de renforcer les liens économiques entre les deux pays, leur aboutissement dépendra en grande partie de l’évolution du contexte sécuritaire à l’Est et de la capacité de la RDC à imposer ses priorités économiques.
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