RDC–Rwanda : l’accord de paix est signé, mais la paix reste à construire

Washington, vendredi 27 juin 2025 – C’est désormais officiel. La République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda ont signé ce vendredi un accord de paix historique, censé mettre un terme à des décennies de tensions, de guerres par procuration et de violences dans l’Est congolais. La cérémonie s’est tenue à Washington, en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio, garant du processus.
✍️ Un accord sous pression internationale
Négocié discrètement depuis plusieurs mois avec la médiation du Qatar et des États-Unis, le texte prévoit une série de mesures ambitieuses :
- Cessez-le-feu immédiat et respect de la souveraineté territoriale ;
- Démantèlement des groupes armés, notamment le M23 ;
- Mécanisme conjoint de sécurité le long de la frontière ;
- Retour sécurisé des déplacés et réfugiés ;
- Coopération économique régionale dans les secteurs stratégiques.
L’accord s’inscrit dans une dynamique diplomatique renforcée, alimentée par les préoccupations internationales croissantes autour de la sécurité des minerais critiques en RDC, notamment le cobalt et le lithium.
⚠️ Une paix fragile aux racines profondes
Mais derrière les signatures et les sourires officiels, le scepticisme domine dans plusieurs cercles d’analystes et d’acteurs de terrain. La société civile congolaise évoque un accord de façade, signé sans véritable consultation nationale.
« La paix ne se décrète pas à Washington. Elle se construit à Masisi, Rutshuru et Bunagana, avec les populations locales, pas juste avec les chancelleries occidentales. »
— Un activiste de Goma interrogé sous anonymat
Les précédents accords, notamment ceux de Nairobi et de Luanda, n’ont jamais empêché le retour périodique des combats. Le M23 contrôle toujours plusieurs localités, et les populations de l’Est vivent au quotidien sous la menace.
🌍 Une guerre aux enjeux géopolitiques complexes
L’implication américaine dans ce processus n’est pas désintéressée. Plusieurs sources diplomatiques indiquent que Washington cherche à sécuriser l’accès aux minerais stratégiques, dans un contexte de rivalité technologique avec la Chine.
Côté rwandais, cette signature pourrait être vue comme une tentative de réhabilitation sur la scène internationale, alors que Kigali est régulièrement accusé de soutenir des groupes armés opérant en territoire congolais.
🔎 Et maintenant ?
Le texte prévoit la mise en œuvre immédiate de certaines clauses dès le mois de juillet 2025. Mais beaucoup dépendra :
- De la volonté réelle des États signataires ;
- De la capacité à désarmer le M23 sans reproduire les erreurs du passé ;
- Du soutien logistique et politique durable des partenaires (ONU, UA, UE) ;
- Et surtout, de l’inclusion des voix locales dans les mécanismes de suivi.
📌 Conclusion
La signature de cet accord est un moment diplomatique fort, mais il ne doit pas faire oublier que la paix véritable exige bien plus qu’une poignée de main à Washington. Tant que les causes profondes du conflit – pillages, frustrations identitaires, compétition régionale – ne sont pas adressées, la région restera assise sur une poudrière.
🖋️ Rédaction Blog-Génie | Source principale : Actualité.cd
🎯 Avec contributions croisées de Reuters, AP, DW et FT
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