RDC : Un puissant général arrêté en pleine crise sécuritaire ( PADIRI BULENDA) – Les raisons de son arrestation font froid dans le dos
Le lieutenant-général David Padiri
Bulenda, coordonnateur national de la Réserve armée de la défense (RAD) en RDC, a été arrêté à Kinshasa par les services de renseignements militaires. Selon les informations relayées par Habari Kivu, il a été interpellé dans la nuit du 12 au 13 avril 2025 par la DEMIAP (Détection militaire des activités anti-patrie), puis relâché brièvement avant d’être de nouveau arrêté le 14 avril. Aucune déclaration officielle n’a été faite sur les raisons précises de cette arrestation, mais des sources évoquent la détention d’un stock d’armes jugé trop important pour une escorte personnelle.
Cette arrestation suscite des interrogations dans l’opinion publique, notamment en raison de la procédure employée. Les proches du général dénoncent une opération menée sans perquisition ni convocation formelle, qu’ils considèrent comme illégale et politiquement motivée. Ils parlent de manœuvres visant à discréditer un acteur influent dans la défense du territoire national, surtout dans un contexte où les groupes armés gagnent du terrain dans l’est du pays.
Le général Padiri est une figure respectée pour son rôle dans la lutte contre les rébellions armées dans l’est de la RDC. Il a été promu général-major par Laurent-Désiré Kabila, puis lieutenant-général sous Joseph Kabila. En décembre 2023, il a été chargé de coordonner la RAD, une force citoyenne censée appuyer les FARDC face à la menace du M23 et d’autres groupes soutenus, selon Kinshasa, par le Rwanda. Il est également un élément clé dans l’organisation des Wazalendo, ces forces locales engagées aux côtés de l’armée congolaise.
Face à cette arrestation, la société civile, notamment la coordination du mouvement « Congo mon Pays » au Nord-Kivu, a exprimé son indignation. Dans une lettre ouverte adressée au président Félix Tshisekedi, elle demande la libération immédiate du général Padiri, estimant qu’il incarne l’espoir d’une riposte nationale crédible. À l’heure où la situation sécuritaire reste critique dans l’Est, ce geste est perçu par beaucoup comme une tentative de fragiliser davantage la défense nationale.