RDC : Vital Kamerhe interpelle la Cour constitutionnelle sur le dossier Matata Ponyo dans le procès Bukanga-Lonzo
Kinshasa, 30 avril 2025
Le Président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, est monté au créneau pour dénoncer ce qu’il qualifie d’irrégularités majeures dans le traitement judiciaire du dossier Bukanga-Lonzo, impliquant l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo. À travers une déclaration ferme, Kamerhe a saisi la Cour constitutionnelle afin d’attirer son attention sur le respect strict des dispositions de la Constitution de la République démocratique du Congo.
Selon le président de la chambre basse du Parlement, deux points suscitent de vives inquiétudes. D’une part, il note que Matata Ponyo, actuellement sénateur, fait l’objet de poursuites judiciaires alors que ses immunités parlementaires n’auraient jamais été formellement levées. D’autre part, il rappelle que la Constitution congolaise protège tout parlementaire contre toute arrestation ou poursuite judiciaire pendant les sessions, sauf en cas de flagrant délit ou avec l’autorisation préalable de l’organe législatif concerné.
Vital Kamerhe estime que la procédure engagée contre Matata Ponyo viole ces principes, mettant en péril l’équilibre institutionnel et la séparation des pouvoirs. « Il est impératif que la justice fonctionne dans le respect total des textes en vigueur, car il en va de la crédibilité de notre démocratie », a-t-il insisté.
Ce rappel à l’ordre intervient alors que le procès Bukanga-Lonzo continue de faire grand bruit en RDC. Ce gigantesque projet agro-industriel, lancé sous le gouvernement Matata Ponyo, est au cœur de plusieurs accusations de détournement de fonds publics. Mais pour Kamerhe, la légitimité des poursuites ne saurait justifier le contournement des règles constitutionnelles.
Le débat est désormais relancé au sein de l’opinion publique, entre ceux qui réclament la justice coûte que coûte et ceux qui exigent le respect des formes légales, même face aux suspicions de corruption. La balle est désormais dans le camp de la Cour constitutionnelle, appelée à se prononcer dans un contexte tendu où l’indépendance de la justice est scrutée à la loupe.