Sud-Kivu : Deux enfants meurent de famine à Kadjucu dans des circonstances atroces,

Une tragédie bouleversante s’est produite à Kadjucu, une localité du groupement d’Irhambi Katana, en territoire de Kabare (Sud-Kivu). Deux enfants d’une même famille ont perdu la vie en l’espace d’une semaine, victimes présumées de la famine qui sévit dans cette région enclavée.

Des décès liés à la malnutrition

Le 5 mars dernier, un premier enfant, âgé de six ans, a perdu connaissance avant de succomber. Une semaine plus tard, son cadet de quatre ans est mort dans des circonstances similaires. Selon Habinamwisho Muhane, cadre de base à Munanira Kadjucu, ces décès seraient directement liés à la malnutrition sévère dont souffraient les enfants.

“La mère, une veuve sans ressources, leur avait donné un simple morceau de manioc à chacun, mais cela n’a pas suffi à leur survie”, témoigne-t-il.

Cette famille, vivant dans une extrême précarité, dépendait de petits travaux journaliers pour se nourrir. Or, dans un contexte économique difficile, les opportunités se sont faites de plus en plus rares, plongeant la mère et ses enfants dans une situation critique.

Un système d’aide humanitaire défaillant

Face à ce drame, les activistes des droits humains et les leaders communautaires dénoncent une mauvaise répartition de l’aide humanitaire. Vianey Mushiarhamina, militant à Bwalimu, regrette que les personnes réellement vulnérables soient souvent exclues des programmes d’assistance.

“Les vraies victimes ne bénéficient pas de l’aide qui leur est destinée. Il est urgent que les autorités et les ONG revoient leurs critères de ciblage”, insiste-t-il.

De son côté, Munyi Arhakengwa Elodie, une femme leader de la région, craint une aggravation de la crise humanitaire si rien n’est fait.

“D’autres familles risquent de connaître le même sort. Il est impératif d’agir avant qu’il ne soit trop tard”, alerte-t-elle.

Un élan de solidarité locale face à l’urgence

La population locale, bouleversée par ces décès, tente de s’organiser pour venir en aide à la famille endeuillée. Des habitants ont initié une collecte de vivres et d’argent afin de soutenir la mère, qui avait révélé dans un témoignage poignant que ses enfants avaient passé cinq jours sans un véritable repas avant de succomber.

Une précarité alimentaire alarmante au Sud-Kivu

Cette tragédie met en lumière l’extrême insécurité alimentaire qui frappe les villages reculés du Sud-Kivu, où de nombreuses familles peinent à se nourrir quotidiennement. Elle interpelle les autorités sur l’urgence d’une intervention ciblée, afin d’éviter que d’autres vies ne soient perdues dans l’indifférence.

Les organisations humanitaires et le gouvernement sont appelés à renforcer l’aide alimentaire, mais aussi à mettre en place des programmes durables pour améliorer la sécurité alimentaire et économique des populations les plus vulnérables.