Sud-Kivu : La société civile réclame la fermeture des frontières RDC-Rwanda
La société civile du Sud-Kivu, appuyée par des mouvements citoyens et certains partis politiques, a organisé un sit-in ce jeudi 9 janvier au poste frontalier de Ruzizi 1, à Bukavu. L’objectif de cette manifestation était clair : exiger la fermeture des frontières entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, ainsi que la cessation des relations diplomatiques entre les deux pays.
Les manifestants ont exprimé leur inquiétude face à la montée des violences attribuées à la milice Twirwaheno, récemment autoproclamée branche du M23 dans les hauts plateaux de Fizi et Mwenga. Ces groupes armés sont accusés de semer la terreur dans la région, exacerbant une crise sécuritaire déjà complexe.
Les participants à la manifestation ont également dénoncé l’attitude du président rwandais, Paul Kagame, qu’ils accusent de soutenir les groupes armés opérant sur le territoire congolais tout en refusant d’engager un dialogue constructif pour la paix.
Outre la fermeture des frontières, les manifestants ont réclamé la suspension des échanges commerciaux transfrontaliers et de toute coopération économique avec le Rwanda, qualifié de « pays agresseur ». Selon eux, maintenir ces relations reviendrait à cautionner une politique de déstabilisation et de violence dans l’Est de la RDC.
« Nous ne pouvons pas commercer avec un pays qui continue à déstabiliser nos territoires et à menacer la souveraineté de notre nation », a déclaré un porte-parole de la société civile.
Cependant, le rassemblement n’a pas pu se dérouler comme prévu. La Police Nationale Congolaise (PNC) a dispersé les manifestants, invoquant l’absence d’une autorisation préalable de la part des autorités provinciales. La PNC a exhorté les organisateurs à respecter les procédures légales avant d’organiser de tels événements publics.
Cette manifestation intervient dans un contexte de tensions croissantes entre la RDC et le Rwanda. La société civile et plusieurs acteurs politiques congolais accusent régulièrement Kigali de soutenir les rébellions armées dans l’Est de la RDC, des accusations que le Rwanda nie catégoriquement.
Malgré la dispersion du sit-in, les organisateurs promettent de poursuivre leurs actions pour faire entendre leurs revendications. « La paix dans l’Est passe par des mesures fortes et la mobilisation populaire. Nous n’arrêterons pas tant que nos voix ne seront pas entendues », a conclu un manifestant.
Alors que la situation reste tendue, l’appel à la fermeture des frontières illustre la profondeur des frustrations des Congolais face à l’insécurité chronique qui gangrène la région.
