Tensions  croisées autour du M23 : le Rwanda réfute tout soutien aux rebelles en RDC, James Kabarebe s’explique

Tensions  croisées autour du M23 : le Rwanda réfute tout soutien aux rebelles en RDC, James Kabarebe s'explique

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où ils contrôlent plusieurs localités, les rebelles du M23 agiraient de manière « indépendante du Rwanda », selon James Kabarebe, ministre rwandais de la Coopération régionale.

Kabarebe affirme que ce groupe, qualifié de « terroriste » par le gouvernement congolais, défendrait les droits des Tutsis congolais qu’il décrit comme « victimes de persécution ». Toutefois, ces affirmations restent controversées, le rôle du M23 dans la région étant vivement débattu.

Figure influente proche du président Paul Kagame, Kabarebe, cité dans un rapport de l’ONU pour avoir possiblement coordonné des opérations militaires au Nord-Kivu, a démenti tout lien entre le Rwanda et le M23.

Il soutient que Kigali n’a « aucune influence sur ce mouvement » et que ses dirigeants ne sont pas basés au Rwanda. En retour, il accuse les autorités congolaises de mener une « politique hostile » envers le Rwanda et les Tutsis, une vision cependant contestée par Kinshasa, qui dénonce l’impact des rebelles dans la région.

Kabarebe soutient que les combattants du M23 auraient pris les armes pour défendre certains droits, comme celui des Tutsis congolais de retourner dans leur région d’origine après avoir été expulsés en raison de tensions ethniques. Il a exprimé cette perspective dans une interview avec le Centre d’études stratégiques et internationales, mais d’autres observateurs soulignent que ces tensions exacerbées rendent complexe toute attribution unique de responsabilité.

Il avance également que la résurgence du M23 découlerait du non-respect par Kinshasa d’un accord signé en 2019 à Kigali.

D’après lui, le président Félix Tshisekedi avait envoyé une délégation pour conclure cet accord avec les rebelles, mais que sa mise en œuvre n’a pas abouti, un aspect sur lequel les autorités congolaises n’ont pas fourni de précisions.

Par ailleurs, Kabarebe rappelle qu’il avait été décidé lors de précédentes négociations que les forces de l’ONU, à travers la brigade d’intervention FIB, interviendraient contre le M23 et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), avec l’appui du Rwanda, qui espérait que les FDLR seraient également ciblées après le M23.

Mais selon Kabarebe, le plan aurait échoué, en partie à cause de la présence de certains officiers congolais qu’il décrit comme « hostiles au Rwanda » et qui, d’après lui, auraient collaboré avec les FDLR.

Malgré les tensions, Kabarebe estime qu’une résolution du conflit pourrait se faire sans médiateur externe.

Il rappelle l’accueil favorable que le président Kagame avait réservé à Tshisekedi à son arrivée au pouvoir, notamment lors des funérailles de son père, Etienne Tshisekedi, illustrant l’ouverture initiale du Rwanda au dialogue direct.

Cependant, cette perspective de dialogue direct est compliquée par les conflits de positions et les accusations mutuelles, qui rendent difficile la recherche d’une paix durable dans la région.

La rédaction

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