Guerre contre le M23-RDF : la situation de Pinga dans le Walikale débattue dans le conseil de ministres autour de Félix Tshisekedi
Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) continuent de faire face aux offensives de la coalition rebelle M23, appuyée par les Forces de Défense du Rwanda (RDF), dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Lors de la vingtième réunion du Conseil des ministres, tenue le vendredi 1er novembre 2024 à la Cité de l’Union Africaine, le Vice-Premier ministre et ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo Mwadiamvita, a exposé en détail la situation sécuritaire dans cette région sensible.
Dans son rapport, le ministre de la Défense a mis en lumière la détermination des FARDC à contenir les assauts du M23 et de ses alliés rwandais, particulièrement dans la localité de Pinga, une zone stratégique en raison de son aérodrome et de sa position centrale au sein du territoire de Walikale. Selon le compte rendu officiel, les forces armées congolaises « défendent leurs positions en empêchant la prise de ladite localité et la progression des agresseurs vers de nouvelles zones », malgré l’intensité des combats.
La situation à Pinga reste précaire. L’intensification des affrontements a provoqué des déplacements massifs de civils, accentuant la crise humanitaire déjà critique dans le Nord-Kivu. La province abrite actuellement plus de 2,4 millions de déplacés internes, d’après un rapport récent du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA). Cette précarité humanitaire inquiète les acteurs locaux, qui craignent que la reprise des combats empire davantage les conditions de vie des populations vulnérables.
Pinga, abritant une importante base des FARDC, est devenue un refuge temporaire pour de nombreux déplacés, mais l’ombre des affrontements qui s’intensifient autour de cette localité suscite de grandes préoccupations. L’armée congolaise y mène une résistance farouche pour contenir les rebelles du M23, qui, après avoir conquis la localité de Kalembe dans le territoire de Masisi, enchaînent les attaques en direction de Walikale. Selon les autorités, au moins une dizaine de villages de Walikale sont déjà sous le contrôle des rebelles, et le risque de nouvelles pertes territoriales reste élevé.
Le territoire de Walikale, le plus vaste du Nord-Kivu, revêt une importance stratégique non négligeable. Sa position géographique en fait un corridor vers d’autres provinces comme le Maniema, le Sud-Kivu et la Tshopo, offrant aux rebelles un potentiel d’expansion inquiétant pour la sécurité nationale. Il devient ainsi le cinquième territoire touché par les incursions du M23, après ceux de Rutshuru, Nyiragongo, Masisi et Lubero.
Pour les autorités congolaises, la défense de Walikale est donc cruciale afin d’éviter que cette zone ne devienne un nouveau bastion pour les forces hostiles, compromettant davantage la stabilité de l’Est du pays. Le président Félix Tshisekedi et son gouvernement semblent résolus à intensifier les efforts militaires pour éviter une propagation incontrôlable des violences.
La rédaction