Guerre dans l’est : Kinshasa et le M23 négocient en secret à Doha pour un retrait progressif, tandis que Kabila fait un retour remarqué à Goma,Voici la politique derrière tout ça

Guerre dans l'est : Kinshasa et le M23 négocient en secret à Doha pour un retrait progressif, tandis que Kabila fait un retour remarqué à Goma,Voici la politique derrière tout ça

Kabila revient, la RDC retient son souffle.

Les négociations de paix entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23 ont franchi un cap à Doha, sous l’égide du Qatar. Bien que gardés confidentiels, les premiers résultats indiquent un accord discret sur un retrait progressif des rebelles de certaines zones de l’est du pays, notamment la région minière de Walikale. Cette avancée intervient après plusieurs échecs diplomatiques à Nairobi et Luanda, et redonne espoir à une population meurtrie par des années de conflit.

Plusieurs observateurs s’accordent à dire que Joseph Kabila ne revient pas à Goma en tant qu’allié officiel du M23, mais plutôt comme une figure indépendante, perçue par certains comme un médiateur informel. « Kabila vient à Goma comme une entité à part, dans la recherche d’une solution à la crise actuelle ! Mais il va jouer un rôle important dans la suite des événements ! », me confient plusieurs sources proches du dossier. Une seule voix discordante m’a soufflé une hypothèse plus radicale : celle d’une fusion avec la rébellion, une thèse encore très minoritaire et non confirmée, mais qui alimente les spéculations dans les cercles politiques.

Personnellement, je pense que Kabila joue une carte plus subtile. Il pourrait être pressenti pour diriger une éventuelle transition, sans Tshisekedi, non pas au nom du M23, mais en tant que figure nationale et victime politique des dérives du pouvoir actuel.

Son positionnement semble réfléchi : il a une image internationale à protéger, et il sait que s’afficher aux côtés d’un groupe armé comme le M23 risquerait de lui valoir des sanctions, voire une restriction de ses déplacements à l’étranger.

Pour l’instant, tout semble indiquer qu’il avance prudemment, en attendant de prendre la parole publiquement. Ce discours très attendu pourrait soit lever le voile sur ses intentions, soit ouvrir un nouveau chapitre d’incertitude dans cette crise.

Depuis plusieurs semaines, les discussions à Doha se déroulent dans la plus grande discrétion. Les représentants du M23 y participent de manière indirecte, avec l’appui de facilitateurs qataris qui jouissent de la confiance des deux parties. Malgré les tensions, cette médiation a permis d’amorcer un dialogue plus constructif, bien que Kinshasa continue de refuser de reconnaître le M23 comme un interlocuteur politique légitime.

De son côté, le M23 exige toujours des garanties, notamment l’annulation des condamnations à mort de plusieurs de ses cadres et l’ouverture d’un dialogue sur les causes profondes du conflit.

Bien que ces revendications restent un point de blocage, les deux camps semblent convenir qu’un apaisement sur le terrain est nécessaire pour permettre la poursuite des pourparlers. Un cessez-le-feu partiel est évoqué, sans être officiellement confirmé.

Dans ce climat tendu, le retour de l’ancien président Joseph Kabila à Goma, capitale du Nord-Kivu et bastion actuel du M23, a provoqué une onde de choc politique. Absent de la scène publique depuis plusieurs mois, Kabila a choisi de s’installer dans cette région sous haute tension, affirmant vouloir contribuer à la paix. Sa démarche soulève cependant des doutes et ravive des accusations anciennes sur ses liens supposés avec le M23.

Le gouvernement de Félix Tshisekedi reste prudent face à ce retour. Certains membres de son entourage voient dans l’arrivée de Kabila une tentative d’influence sur le processus en cours ou même un message politique déguisé. Le choix de Goma comme point de chute n’est pas anodin : il pourrait renforcer le sentiment d’un soutien indirect au M23, voire semer la confusion sur les intentions réelles de l’ancien chef d’État.

Alors que les tractations se poursuivent à Doha, la situation sur le terrain demeure volatile. Si le retrait progressif des rebelles devait se concrétiser, cela représenterait une avancée majeure.

Mais la stabilité durable ne sera possible qu’avec un engagement ferme des deux parties, un appui international soutenu et une réelle volonté d’aborder les causes profondes du conflit dans l’est de la RDC. Pour les millions de civils déplacés, cette paix espérée ne peut plus attendre.

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