Le Régime en danger : Denise Dusauchoy et les autres anciens communicateurs du chef de l’Etat tombent sans secours face aux ennemis du régime [Tribune de Marlaine Kanku]
L’arrestation de Denise Mukendi, alias Dusauchoy, actrice sociopolitique engagée dans la défense de l’honneur du régime de Son Excellence Félix Tshisekedi, suscite des questions essentielles qui ont le mérite d’être posées. Un certain respect et une dose de considération pour les sacrifices consentis par ceux qui se battent pour l’image présidentielle n’ont-elles pas lieu d’être ? Pourquoi Denise Mukendi, surnommée par certains “la Générale de l’armée numérique des défenseurs du pouvoir”, se retrouve étrangement au centre d’une tempête médiatique et judiciaire ? Certes, certains diront “Ils ont exagéré, ils se prennent trop la tête”, en parlant d’elle et de son confrère Dinosaure, mais peut-on réellement se détourner de ceux qui ont toujours défendu avec ardeur les valeurs et les idéaux portés par le Président et son régime ?
Il est vrai que tout le monde n’a pas à jouer les mêmes rôles dans une équipe, mais lorsque certains, comme Denise Mukendi, font face à l’adversité pour avoir pris position dans la défense de ce régime, il serait sage de se poser la question : jusqu’où doit aller la solidarité envers ces acteurs ? Peut-on simplement les abandonner à la merci de ceux qu’ils ont combattu, exposant ainsi leur famille et leurs intérêts ?
Dans cette affaire, il semble que l’arrestation de Denise Mukendi relève davantage d’un règlement de compte que d’une simple démarche judiciaire. Ses actions, parfois critiquées pour leurs méthodes, avaient souvent un objectif clair : défendre et promouvoir une cause qu’elle a portée haut et fort, celle du régime actuel. Or, la situation qui l’a conduite en prison semble, selon ses propres termes, relever d’un simple “game” – une bataille d’influence menée principalement sur les réseaux sociaux, un terrain où elle a toujours su se défendre. Mais, cette fois, les événements ont pris une tournure différente.
Le terrain du jeu est devenu un champ de bataille où des figures politiques et médiatiques cherchent à la déstabiliser. Le dernier épisode en date, l’affaire avec Jacky Ndala, ancien communicateur de Katumbi et Président de la Jeunesse du parti Ensemble pour la République, qui ne rate aucune occasion pour bafouer l’honneur du Président de la République et de son couple, montre à quel point les interactions sur les réseaux peuvent être déformées et utilisées pour discréditer une personne. Pourtant, la question qui se pose est simple : fallait-il exposer cette affaire sur la place publique et violer ainsi les principes de présomption d’innocence et de secret de l’instruction ?
D’ailleurs, en présence du Président, durant l’audience solennelle de la rentrée judiciaire 2024-2025, le mardi 15 octobre 2024, des propos forts ont été tenus par le président de la Cour de cassation, Ndomba Kabeya Elie Leon. Il a clairement dénoncé les jugements expéditifs des réseaux sociaux.
« Je voudrais parler ici de l’atteinte au principe constitutionnel de la présomption d’innocence à l’heure des NTIC où le Tribunal du net fonctionne en plein régime. Car, il suffit d’être soupçonné d’un quelconque fait répréhensible pour être condamné par la voix des réseaux sociaux en violation de tous les droits de la défense », a déclaré le numéro un de la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire de la RDC.
Ces sages propos d’une des premières autorités de la justice du pays doivent nous interpelle tous. Est-il juste qu’une personne soit jugée et condamnée avant même que les institutions judiciaires aient pu faire leur travail en toute transparence et sérénité ?
Dans cette affaire, il ne s’agit pas de remettre en question les fondements de la justice, mais de se demander pourquoi ceux qui ont été les défenseurs acharnés de l’image et des actions présidentielles se retrouvent, aujourd’hui, isolés et exposés à la vindicte publique. L’on s’interroge également sur le sort des autres communicateurs, ceux qui, sur le terrain, semblent se sentir abandonnés alors qu’ils continuent à “mouiller le maillot” pour soutenir les actions du mandat, souvent au détriment de leur propre sécurité et bien-être. Pendant ce temps, quelques-uns de la diaspora se targuent de bénéficier d’une attention plus particulière, malgré une connaissance parfois éloignée des réalités locales.
Ces questions ne sont pas des critiques, mais des invitations à réfléchir à la manière dont ceux qui défendent la Première autorité du pays peuvent être mieux soutenus. Dans des moments comme ceux-ci, une compassion, même symbolique, envers Denise Mukendi et d’autres comme elle, pourrait témoigner de la reconnaissance de leur engagement et de leur loyauté. Il ne s’agit pas d’intervenir dans les affaires de justice, mais d’un geste humain envers ceux qui, de manière visible ou dans l’ombre, ont contribué à porter le projet présidentiel pour le pays.
Marlaine Kanku, journaliste photographe camerawomen et monteuse d’images de SASA studio