Nord-Kivu : l’AFC-M23 se lance dans la réhabilitation de la route Sake-Masisi-Walikale avec leurs propre argent ,Voici pourquoi ici
Dans le territoire du Masisi, au Nord-Kivu, le mouvement armé M23, via son administration parallèle autoproclamée, a lancé des travaux de réhabilitation de la route Sake-Masisi-Walikale. Longue de plus de 230 kilomètres, cette route est vitale pour relier plusieurs zones enclavées à Goma, chef-lieu de la province. Depuis des années, son état de délabrement avancé ralentissait les échanges économiques et isolait certaines localités.

Les travaux ont été officiellement lancés à Kitshanga, un centre stratégique tombé sous contrôle du M23. Selon les responsables de l’administration rebelle, cette initiative vise à faciliter le transport des biens, réduire le coût de la vie et améliorer la mobilité des populations. Le M23 affirme vouloir « désenclaver » la région et « contribuer au développement local », malgré sa situation de belligérance avec les autorités congolaises.
Cette action est diversement interprétée par la population et les observateurs. Si certains habitants saluent l’amélioration progressive de l’état de la route et la baisse des temps de trajet, d’autres s’inquiètent de l’intention politique qui pourrait se cacher derrière cette initiative. Le M23 pourrait chercher à renforcer sa légitimité et à asseoir son autorité en remplaçant les fonctions normalement dévolues à l’État.
Par ailleurs, la route reste jalonnée de plusieurs barrières érigées par différents groupes armés, où les usagers sont soumis à des taxes illégales. Malgré les travaux en cours, ces pratiques entravent la libre circulation et soulèvent des inquiétudes quant à la sécurité des voyageurs. Des voix locales réclament une intervention des autorités légitimes pour restaurer l’autorité de l’État et mettre fin aux pratiques de rançonnement.

Enfin, des experts en infrastructures appellent à une solution plus durable : l’asphaltage complet de la route. Ils estiment que les travaux actuels, bien qu’utiles à court terme, ne suffiront pas à garantir un accès stable sur le long terme. Le contexte sécuritaire reste tendu, et toute initiative de développement dans la région nécessite une coordination avec les institutions nationales et une volonté politique forte de pacification.