RDC-GUERRE: Paul Kagame réélu : Quelles conséquences pour la guerre du M23 au Kivu ?Les États-Unis demandent des négociations malgré le soutien du Rwanda au M23

RDC-GUERRE: Paul Kagame réélu : Quelles conséquences pour la guerre du M23 au Kivu ?Les États-Unis demandent des négociations malgré le soutien du Rwanda au M23

Ce 15 juillet, Paul Kagame, Président du Rwanda, a remporté l’élection présidentielle avec un score de 99,18 %.

Ce résultat dépasse tous ses records précédents : 98,79 % en 2017, 93,08 % en 2010 et 95 % en 2003. Toutefois, ce score exceptionnel ne traduit pas une popularité authentique ni une confiance massive, mais plutôt une dictature implacable, un manque de concurrence, un contrôle strict de l’espace politique et une répression sévère de l’opposition légitime.

Les réactions des soutiens occidentaux de Kagame, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, se font attendre, contrairement à quelques présidents africains qui l’ont rapidement félicité. Cette réticence s’inscrit dans le contexte de la trêve humanitaire prolongée dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Quel est l’impact de ces élections rwandaises sur la situation en RDC ? Aucun. Bien qu’elles se présentent sous une forme démocratique, ces élections n’avaient aucun enjeu réel et servent à renforcer son pouvoir (Kagame).

Le simulacre d’élections du 15 juillet au Rwanda a permis à Kagame de se maintenir au pouvoir avec 99,18 % des voix, tandis que ses deux opposants, Frank Habineza et Philippe Mpayimana, ont obtenu respectivement 0,53 % et 0,32 %. Comme d’habitude, son parti, le Front Patriotique Rwandais (FPR), a dominé les législatives avec 69 % des sièges, tandis que les autres sièges sont pourvus par des personnes désignées par le régime.

Quelques présidents africains, comme Yoweri Museveni d’Ouganda, William Ruto du Kenya et le roi Mohammed VI du Maroc, ont rapidement félicité Kagame après l’annonce des résultats provisoires. Cependant, les soutiens occidentaux de Kagame, notamment les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, restent silencieux.

Ce silence pourrait durer jusqu’à la proclamation des résultats définitifs le 27 juillet. Mais il reflète aussi l’embarras face à un allié qui exclut l’opposition critique des élections, gouverne de manière dictatoriale, persécute les opposants à l’étranger et déstabilise la RDC, imposant une guerre injuste depuis trente ans et pillant systématiquement ses ressources.

Contrairement aux élections en RDC, où la communauté internationale déploie des missions d’observation et où les personnalités politiques de premier plan font des déclarations retentissantes, le Rwanda n’a attiré aucune mission d’observation électorale, même de l’Union européenne. Aucun dirigeant occidental n’ose remettre en question l’organisation ou les résultats de ces élections.

Ainsi, ce simulacre d’élections, présenté sous un vernis démocratique, ne sert qu’à légitimer davantage le pouvoir autocratique de Kagame, qui s’enrichit des ressources du Congo.

Comme l’a souligné Erik Kennes, Kagame est devenu, par le biais de son armée, un outil important pour certaines politiques de l’ONU, des États-Unis et de l’Union européenne dans la région, notamment la lutte contre les mouvements islamistes au Mozambique et la participation aux missions de l’ONU en République Centrafricaine et au Soudan du Sud. Il intervient également dans la guerre à l’est de la RDC en tant que proxy pour diverses entreprises et pays occidentaux, ce qui explique l’absence de sanctions contre Kigali malgré ses crimes économiques et contre l’humanité en RDC.

En conclusion, les élections rwandaises n’ont pas d’impact sur la situation en RDC. La politique d’expansion de Kagame reste inchangée, avant et après les élections du 15 juillet. La tenue de ces élections, sans enjeu réel, ne vise qu’à renforcer la légitimité de Kagame.

Cependant, la trêve humanitaire décrétée par les États-Unis dans le conflit à l’est du Congo, dix jours avant les élections et prolongée après, soulève des questions. Si les États-Unis peuvent imposer une trêve, pourquoi ne peuvent-ils pas mettre fin à cette guerre interminable ? Ironiquement, les Américains reconnaissent que le soutien rwandais au M23 va au-delà du simple soutien, tout en exigeant des négociations entre la RDC et son agresseur.

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