Réactions contrastées au Nord-Kivu après le discours du Président Tshisekedi à l’ONU
Le discours du Président Félix Tshisekedi à l’Assemblée générale des Nations unies, prononcé le 25 septembre 2024, a provoqué des réactions contrastées dans la province du Nord-Kivu, une région profondément touchée par l’instabilité sécuritaire. Ce discours, largement suivi par les acteurs politiques et la société civile, a mis en lumière la complexité des relations entre la République démocratique du Congo (RDC) et ses voisins, notamment le Rwanda.
Pour le parti politique Engagement citoyen pour le développement (ECIDé), dirigé par Martin Fayulu, le discours a été perçu comme une occasion manquée. Muhindo Kasekwa, député honoraire et cadre de l’ECIDé, a critiqué la position du président Tshisekedi sur la question des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Selon lui, cette question est utilisée comme une excuse par le Rwanda depuis plusieurs décennies pour justifier ses ingérences dans l’Est du Congo. « Le discours du président est un rendez-vous manqué, car la question des FDLR est un problème que les Nations unies nous ont imposé depuis la guerre de l’AFDL », a-t-il déclaré.
La société civile du Nord-Kivu, en particulier la thématique de la « bonne gouvernance », a également exprimé ses réserves. Étienne Kambale, un acteur clé de cette société civile, a jugé que la diplomatie ne suffirait pas à résoudre la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. « Il a bien fait de s’exprimer fermement, mais le Rwanda ne semble pas être un partenaire fiable pour honorer ses engagements », a-t-il affirmé, avant d’ajouter que la performance du président ne méritait qu’une note de trois sur dix.
Du côté de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel, le ton était bien différent. Georges Yalala, cadre de l’UDPS, a loué l’intervention de Félix Tshisekedi, affirmant qu’il avait abordé l’ensemble des sujets cruciaux pour la région des Grands Lacs, y compris la guerre imposée à la RDC par le Rwanda. Selon Yalala, le président a su rappeler au monde les injustices que subit son pays et la nécessité de mettre fin à cette guerre injuste.
Ainsi, ce discours reflète non seulement les divergences politiques en RDC mais aussi les défis diplomatiques auxquels le pays est confronté dans sa quête de stabilité et de paix durable dans la région des Grands Lacs.
