Walikale dans l’horreur : une décapitation relance la psychose sécuritaire à Katanga, près de Pinga
Katanga (territoire de Walikale), 27 juin 2025 — L’insécurité chronique dans l’est de la RDC franchit un nouveau seuil de violence. Ce jeudi matin, les habitants du village de Katanga, situé dans le groupement d’Ihana près de Pinga, ont découvert avec effroi le corps décapité d’un homme non identifié, retrouvé flottant dans la rivière Osso.
Le corps a été repêché puis enterré dans l’urgence, tandis que des traces de sang visibles sur le pont Osso, théâtre macabre du crime, témoignent de la brutalité de l’acte. Aucun groupe armé ne l’a revendiqué à ce stade, mais la peur et la stupeur dominent parmi les habitants, peu habitués à un tel degré de barbarie.
Un climat de tension alimenté par les groupes armés
Ce crime s’inscrit dans un contexte d’extrême tension sécuritaire à Walikale. Depuis plusieurs mois, les incursions du M23 et d’autres groupes armés ont transformé la zone en un champ de menaces constantes : assassinats ciblés, enlèvements, pillages, déplacements forcés de population. Les localités autour de Pinga, longtemps perçues comme des refuges précaires, sont désormais au cœur du tumulte.
En mai dernier, deux civils ont été exécutés à bout portant sur le marché de Kibati. Des centres de santé ont été pillés, laissant les populations sans accès aux soins de base. Le territoire de Walikale, déjà enclavé, vit sous blocus partiel, et de nombreux axes sont devenus impraticables sans escorte militaire.
Silence pesant des autorités, vigilance populaire
Si les services de sécurité ont annoncé l’ouverture d’une enquête, les populations locales dénoncent un silence coupable des autorités politiques et coutumières, souvent absentes ou dépassées. La peur de représailles freine la coopération des témoins potentiels. Dans ce vide, seule la vigilance communautaire semble encore faire barrage à une insécurité galopante.
« Ce n’est pas un fait divers, c’est un message de terreur. Et nous n’avons plus de voix pour alerter », confie un habitant joint par téléphone par Blog-Génie.
Vers une déstabilisation programmée ?
Certains analystes estiment que ces actes s’inscrivent dans une stratégie de terreur destinée à pousser les populations locales à fuir, ouvrant la voie à une mainmise territoriale progressive des groupes armés, comme observé ailleurs dans le Nord-Kivu. L’absence de protection effective et le silence diplomatique face à ces exactions renforcent cette hypothèse.
📢 Appel à la vigilance citoyenne et à une réponse urgente
Face à cette escalade de violences, Blog-Génie appelle à :
- Une mobilisation rapide des autorités provinciales pour identifier et juger les auteurs.
- Le renforcement de la présence sécuritaire autour de Pinga et des villages riverains.
- Une couverture médiatique accrue des exactions dans l’arrière-pays congolais, trop souvent oubliées.
Car à Walikale, c’est toute une population qui vit au rythme du silence… et du sang versé.
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